De Flores à El Remate
Farniente et eau à 30°C
Vous avez bien lu, nous avons quitté le Mexique pour un court instant. Début de la troisième semaine et nous dérogeons déjà à notre itinéraire. Ah bah ne faites pas les étonnés, on vous avait prévenu qu’on ne respecterait pas notre itinéraire !
Nous n’étions pas loin de la frontière, le Guatemala nous tendait les bras et on a le luxe de se dire « pourquoi pas? », alors nous voilà dans un bus direction la frontière. Plus nous nous approchons de celle-ci et moins la route est entretenue. Ça secoue sec dans l’état du Chiapas !
Nous traversons en bateau car à Frontera Corozal, la frontière c’est le Rio Usumacinta. Une grande première pour nous deux. Nous n’avions jamais traversé de frontière terrestre et encore moins en bateau! L’expérience est assez inédite car nous sommes accueillis par des singes hurleurs sur la rive mexicaine. Nous sommes émerveillés de les voir de si près… Un coucou de leur part, un passeport estampillé « sortie du territoire » et nous sommes prêts pour rejoindre notre barque, cachée derrière de grandes herbes. Ça semble presque illégal… Et pourtant non!
Une fois arrivés du côté guatémaltèque, nous échangeons nos pesos contre des quetzals (à un très bon taux, bien entendu au black…). Et le périple commence ! Nous sautons dans un mini-bus local appelé « collectivo » et nous attaquons 30 min de chemin de terre à moitié boueux pour accéder à un petit cabanon: le poste frontière guatémaltèque. Une nouvelle fois, rien de marqué sur le bâtiment, il faut faire confiance au chauffeur du collectivo qui nous assure que c’est ici qu’on obtient le tampon d’entrée au Guatemala. Effectivement, un monsieur arrive de nulle part, il ne nous pose aucune question et nous tamponne nos passeports. Que demande le peuple !
Encore quelques heures de route pour rejoindre Flores. Toujours aussi secoués comme un mojito dans un shaker!
Arrivés à la gare de bus de Flores, nous prenons de nouveau une bouffée de chaleur et d’humidité. Mais nous sommes braves alors nous marchons une vingtaine de minutes sous un soleil de plomb pour rejoindre « la isla de Flores » et notre auberge. Les taxis et tuktuk n’arrêtent pas de nous accoster pour nous amener à destination et leur tête, quand on refuse, n’a pas de prix. En effet, nous sommes les seuls à marcher sur un semblant de trottoir. Nous comprenons que nous sommes un peu hors normes pour la région.
Nous arrivons dans une petite auberge familiale tenue par des guatémaltèques adorables. Puis direction le restaurant indiqué par nos hôtes pour manger face au lac Petén Itzá. Le cadre est idyllique et nous sommes presque seuls. C’est la récompense d’une longue journée de voyage. Et pour fêter ça, Juju se fait plaisir avec des brochettes de poulet et moi je goûte une spécialité végétarienne guatémaltèque : la Chayote, ce légume un peu chelou.
Je l’ai mangé pané avec une sauce à la tomate. C’était hyper bon et ça n’avait le goût d’aucun aliment que je connaissais. Trop chouette de pouvoir découvrir de nouvelles saveurs! Et en dessert, banane flambée au rhum pour Juju et banane plantain au chocolat pour moi… No comment. On en rêve encore la nuit !
Le lendemain, nous partons à la découverte très brève de Flores. En effet, en 1h nous avons fait le tour de l’île. Très mignonne avec ses maisons colorées, l’île se réveille doucement ce matin. Elle foisonne de petits commerces et de restaurants tous plus mignons les uns que les autres, avec vue sur le lac pour la plupart. On a l’impression d’être dans un petit village dans le sud de la France en basse saison, l’humidité en plus. L’église est tout l’inverse de ce que nous avons vu jusqu’à présent, brut et simple. Elle est à l’image des habitants de cette petite île, qui malgré le grand nombre de touristes, sont simples et accueillants.
On décide de traverser le lac en bateau pour avoir une vue de l’île depuis le mirador d’en face. Il faut le mériter car ça grimpe au milieu de la jungle pour y accéder. Je vous laisse apprécier le tableau.
Puis direction la Playa Chechenal pour goûter à l’eau du lac. Avis à tous les frileux, voici le paradis sur terre. Elle était limite trop chaude ! Je n’ai pas le souvenir de m’être baignée dans une eau aussi chaude. Première baignade du voyage, on savoure ce moment avec Juju et on fête ça autour d’un verre. Mais en voyant les nuages au loin, on décide de plier nos affaires et de rentrer, un poil trop tard. On goûte à la saison des pluies et c’est trempés et sous le regard rieur de nos hôtes que nous regagnons notre chambre.
Il pleut tellement fort que les rues qui bordent l’île sont inondées ! Pas d’inquiétude de la part des locaux, ça a l’air d’être monnaie courante ici. Bref un vrai temps de grenouille et d’ailleurs nous en voyons des minuscules par dizaines qui sautent autour de nous à chaque pas que nous faisons. On croirait des fourmis volantes tellement elles sont « riquiquis » !
La saison des pluies en Amérique centrale n’est pas si dérangeante que ça. Il fait généralement très beau le matin et en milieu ou fin d’aprem, il se met à pleuvoir plus ou moins fort pendant une heure ou deux, puis le beau temps est de retour le soir. Parfois même pas de pluie. Bon, l’inconvénient c’est qu’il fait tellement chaud que ça ne rafraîchit même pas l’atmosphère. Mais il y a moyen de passer entre les gouttes quand on le sait 😉
On s’offre un petit déjeuner de rêve sur les bords du lac le lendemain au restaurant Maracuya. Un petit havre de paix le matin, au milieu des plantes, des oiseaux et des lézards. Et bien sûr, une magnifique vue sur le lac. Je tente à nouveau des spécialités du coin: Horchata, boisson à base de riz, de graines de courge, de cacahuètes et de cannelle. Un peu bourratif le truc. Je tente aussi le Shakshuka de Pepián, c’est la sauce Pepián qui est typique du Guatemala, une sauce tomate légèrement épicée: un délice… Juju moins téméraire se laisse tenter par des oeufs au plat et un smoothie (absolument INCROYABLE) à la mangue et à la fraise. Notre petit déjeuner est accompagné de mini-tamales (vous vous en souvenez de cette spécialité enroulée dans les feuilles de bananier?). Ça y est on a enfin gouté ! La texture est très bonne, le goût pas très prononcé… Mais très bon en sauce ! Bref on se régale, pour pas cher et avec une vue incroyable. C’est pas mal pour débuter la journée, non?
Le petit plus de ce restau, ils ont une réserve de papillons dans un petit coin et nous pouvons les admirer autant que nous voulons. La serveuse nous offre un petit gâteau en partant. Bref, un paradis sur terre.
Avant de partir, nos hôtes nous font découvrir les « guavas« , petit fruit local ressemblant au litchi à l’aspect mais au gout complètement différent, plutôt acide. Pas mauvais du tout! Mais il est temps de dire au revoir à Flores. Direction la gare de mini-bus improvisée au milieu d’un marché où nous rencontrons Juan Carlos, chauffeur de collectivo qui nous amènera à bon port et ce, plus d’une fois…
Entre chants et rugissements
Direction El Remate, petite bourgade à l’extrême Est du fleuve et à l’entrée de la jungle de Tikal. Nous avons trouvé un logement dans une maison d’hôte tenue par deux français (visiblement des bretons à en croire le drapeau affiché sur le frigo), il se trouve en bord de lac et en bordure de jungle. Un lieu absolument hors du temps qui invite à flâner et à « se reconnecter aux Dieux et Déesses que nous sommes » comme dirait Dulce, la dame qui nous accueille. Et en effet, cet endroit est presque mystique. À peine arrivés, une famille de singes hurleurs vient à notre rencontre. Ils sont juste là, devant nous. C’est fou!
Nous sommes seul les deux premières nuits dans l’immense dortoir et quasi seul sur place. On profite (peut être un peu trop) du restaurant sur place. Les cuisinières ont des mains de fée et on se gave de guacamole et de cocktails faits maison. Les geckos et les crapauds sont au rendez-vous le soir. Ici, pas de grenouille minuscule mais de bonnes bêtes qui doivent eux aussi bien profiter du resto! On va se coucher sous le « doux » grognement des singes hurleurs.
Le lendemain matin, ce sont les colibris qui nous accompagnent au petit dej. Puis, on se fait une petite balade dans la jungle avant qu’il ne pleuve. L’humidité dans la jungle, c’est next level ! Chaque pas est un effort et je suis très vite à bout de souffle. Mais l’environnement est assez incroyable et me pousse à continuer malgré ma tête rouge de tomate farcie.
Bon pour être honnête, nous nous attendions à voir beaucoup plus d’animaux. Mais je pense que nous étions encore trop près de la route pour ces petites bêtes. Et puis nous n’avons fait que 7km. La dame à l’entrée du site nous prévient quand même que nous devons rester sur le chemin « porque hay serpentes ». Visiblement, eux ils n’ont pas eu le mémo de rester hors du sentier car je marche sur un magnifique serpent à tête bleu, d’après Juju. Le bougre a filé trop vite pour que je ne le vois. Mais nous en verrons un autre magnifique un peu plus tard, tout de bleu et de vert vêtu.
La balade est assez petite mais très plaisante car nous montons jusqu’à trois belvédères différents qui nous donnent une vue sur le lac et la forêt tropicale environnante. Il y a aussi d’anciennes petites ruines Maya encore enfouies sous la végétation.
On est quand même très contents de rentrer et de faire un plouf dans le lac, toujours aussi bouillant, depuis le ponton de notre maison d’hôtes. Ici, quasi chaque hôtel a son ponton propre et l’aménage plus ou moins. Cela donne une vue plutôt sympa le soir.
Un paradis pour les amoureux des animaux
C’est déjà notre dernier jour à El Remate et on peut dire que nous nous sommes gardé le meilleur pour la fin. Nous nous levons vers 4h30 du matin, visiblement en même temps que les singes hurleurs qui semblent être juste à côté de notre salle de bain. Quand il fait nuit noir, leur rugissement est un peu flippant quand même ! On ne fait pas les fiers en se brossant les dents. Le jour se lève vite et nous descendons rejoindre notre transport en bas de la rue, direction les Ruines de Tikal. Vous vous souvenez de Juan Carlos ? Et bah notre chauffeur de collectivo nous sauve pas mal d’argent.
Tips pour faire Tikal
⭐️ Prendre un collectivo ! Absolument tous les hôtels ont des transferts privés pour vous emmener sur le site mais ils sont deux fois plus chers que le bus local… Et parfois même sans guide inclus et avec un temps limité sur site. Tikal est IMMENSE, nous sommes restés 6h et nous n’avons pas tout fait. Les collectivos vous emmènent à l’ouverture (départ à 5h15 d’El Remate) et passent 3 fois en fin de matinée et 3 fois dans l’après midi, pour ceux qui veulent passer une journée sur site (ce qui est largement faisable).
⭐️ On ne vous le dira jamais assez, mais évidemment, y aller à l’ouverture, dès 6h. Il n’y a personne à part les animaux. Il existe des sunrises ou sunset tour, mais ceux-ci sont bien plus chers et pas de garantie d’avoir beau temps 🤷🏼♀️
⭐️ Prendre votre billet en ligne ici. Pas de frais supplémentaires, ça vous permet de couper la file d’attente à la billetterie et d’accéder directement à l’entrée du parc, une dizaine de minutes en voiture plus loin.
⭐️ Télécharger la carte du site en amont ou prendre en photo la carte sur place. Le site vend aussi des cartes papiers. Vous en aurez besoin, le site est gigantesque.
⭐️ Et enfin, foncez dès le départ à l’autre bout du site jusqu’au Temple IV. C’est un conseil qu’un couple de français nous a donné et grâce à eux, nous avons vu un nombre incalculable d’animaux sur notre chemin et nous étions complètement seuls avec eux ! Merci Alicia et Boris 😁. Vous aurez tout le temps de zigzaguer à travers le site en descendant.
Bon, Tikal, c’est un autre monde. Vous vous souvenez de nos ruines dans la jungle à Palenque ? Et bien, c’est ça multiplié par 10. La zone découverte est immense et je ne vous parle pas de la zone au total… C’est démentiel. Le grand plus, la jungle de Tikal regorge d’animaux ! La première heure était tout bonnement féérique. Des coatis nous accueillent dès l’entrée, s’en suit une multitude d’oiseaux, des écureuils, des agoutis, des renards gris, des singes-araignées, un pic noir rouge à tête rouge, un perroquet vert, des cigales bleus, des dindes d’un autre monde et tant d’autres…
La jungle se réveille et nous sommes à l’affut du moindre bruit, du moindre craquement avec Ju. Nous osons à peine parler de peur de les faire fuir et nous chuchotons, complètement en adoration de tout ce qui nous entoure. Je parle peu de la végétation mais les arbres sont spectaculaires et cette accumulation de lianes et de nature verdoyante à perte de vue donne presque le tournis !
Bon évidemment Tikal, ce sont aussi ces ruines Maya qui sont à l’image de la jungle qui l’entoure, immenses. Le fameux temple IV au bout du site a été le lieu de tournage de l’épisode IV de Star Wars. Je vous laisse imaginer la joie de Juju quand il a appris ça… Nous y sommes montés deux fois. D’abord à 7h du matin, quand par vague, la brume s’amusait à nous dévoiler puis à recouvrir les temples plus loin. Cette mer de brume ajoutait à l’atmosphère mystique du lieu. C’est à ce moment là que nous avons rencontré nos deux petits renards, tout aussi surpris que nous de cette rencontre (très certainement un peu moins heureux que nous). MAGIQUE. Plus tard dans la journée, la vue était dégagée. Nous n’étions plus seul mais Ju a pu admirer la vue comme dans Star Wars et un Juju heureux, ça n’a pas de prix !
Le reste du site est tout aussi incroyable. Il y a plein de recoins à explorer hors de la foule, offrant des points de vue saisissants. C’est comme ça que nous avons trouvé une alcôve avec plein de petites chauves-souris qui dormaient profondément. Cela nous a permis de rencontrer Miguel, un des coatis du site, baptisé ainsi par un guide! Je crois qu’on l’a recroisé plus d’une fois, à moins que ce ne soit son frère ou sa mère, pas sûre…
Un autre petit moment suspendu fut notre rencontre avec une famille de singes-araignées. Un tout petit était accroché au dos de sa mère et l’autre bébé un poil plus grand semblait répondre à mes coucous de la main. Je ne vous cache pas que j’étais au bord des larmes. C’était seulement eux et nous. C’est juste fou.
Comme d’habitude, je vous laisse avec un peu d’histoire du lieu pour ceux que ça intéresse et surtout plein de photos. En espérant vous faire voyager dans la jungle tropicale, où vit plus d’un étrange animal !
Découverte en 1948, Tikal est une ancienne cité Maya et c’est l’un des sites les plus importants de cette civilisation. « Tikal » signifie en Maya « Où il y a de l’eau » et « l’endroit des voix des esprits ». On n’en visite qu’une infime partie car des milliers de temples sont encore enfouis sous terre. Les inscriptions sur les temples ont permis de dévoiler que Tikal entretenait un lien commercial avec d’autres peuples, notamment la cité de Teotihuacan. Le Temple IV, haut de des 70m, est la plus haute structure du site. Aussi appelé « Temple du Serpent Bicéphale », il nous offre une vue à son sommet sur la jungle et sur le temple I, « Temple du Grand Jaguar » qui est certainement le plus connu.
Merci d’avoir lu jusqu’ici ! On espère que ça vous plait. À très vite pour de nouvelles aventures !
PS: transit toujours au top, on commence à croire que la tourista est un mythe pour faire fuir les touristes 🤔
Je suis fan 🤩… c’est mille fois mieux qu’un livre ! Merci 🙏. Hâte et impatiente de la suite 🥰😘. Des gros bisous à vs 2 😘♥️. Coco
Oh mille mercis ❤️
Et vive les pirouges !!
Ça y est , je suis accro …! je viens de lire ton dernier recit sur le Guatemala et j’en redemande encore très captivant ce tour du monde …très belles photos! Gros bisous de mamie Bûche et d’André
Hihihi merci pour vos gentils commentaires ! Ça nous fait plaisir de vous embarquer avec nous et d’avoir vos retours ! Des bisous 😘
Hello little sister ! Je ne suis pas douée pour les commentaires mais tu nous régales depuis le premier jour ! On vous embrasse xxx
Maud + Patrice
Super !! On espère continuer de vous régaler ! Des bisous 😚 😚
Hello Léna ,
Avec du retard je me plonge enfin dans votre voyage. Vraiment très plaisant à lire et à regarder .
Bonne continuation et bises du Jura de toute la famille à vous deux.
Hervé
Contente que ça vous plaise! 😁
Des bisous à tout le monde !
Le rêve continue captivant. Les images prennent vie au fil du texte que les photos soulignent. On a juste envie de dire : encore !!!
Quel poète