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Episode 13 : Se perdre dans la Cordillère Blanche

Caraz ‐ Yungay – Huaraz – Lima

La danse de la cueillette

Ça y est, on quitte déjà notre tendre océan pour rejoindre les monts de la Cordillera Blanca. C’est parti pour 9h de trajet. Le bus de nuit sillonne la vallée et nous berce avec douceur. Ça change des collectivos ! Bon, c’est quand même pas l’équivalent d’une nuit dans un lit mais ça nous permet d’économiser du temps et de l’argent. Direction Caraz, petite station située en haut de la vallée qui, d’après le routard, est sans intérêt particulier à part le fait d’être le départ de plusieurs treks dans la région. On n’est pas vraiment d’accord avec cette description un peu dure. Caraz est certes petite, mais a tout d’une ville agréable. La Plaza de Armas (je répète pour ceux du fond qui n’écoutent pas ou les petits nouveaux, plaza de armas = place centrale de la ville) est toute mignonne avec sa fontaine colorée et son kiosque en bois. L’église se démarque par sa grandeur à comparer des bâtiments de la ville qui ne dépassent pas deux étages. Et évidement, le cadre est incroyable. La chaîne de montagne entoure la ville et quand les nuages s’en vont, on voit même quelques pics enneigés. Les gens nous disent tous bonjour comme dans un village. Certains même s’arrêtent deux minutes pour discuter avec nous. C’est rigolo de voir comme ils sont curieux de savoir d’où l’on vient et ce qui nous amène ici. Avec le tourisme, on pourrait comprendre qu’ils soient blasés mais pas du tout. Bref, on accroche bien et on profite de cette journée pour préparer nos futurs excursions dans la région.

Il y a tellement d’offres, d’agences, de randos à faire dans la Cordillère Blanche que ça nous donne un peu le vertige. On était venu dans le coin pour faire la fameuse Laguna Parón, plus grande lagune de la cordillère qui est d’un bleu turquoise éclatant. Mais il y a eu un éboulement sur la route dû à une fonte des glaces, rendant l’accès au site inaccessible en voiture. L’état a décidé de fermer le site donc les tours opérateurs ne peuvent plus s’y rendre mais ces mêmes tours nous disent qu’on peut s’y rendre par nos propres moyens (taxi privé ultra cher) et marcher jusqu’à la lagune. Quand on demande si c’est dangereux, l’un nous dit non, l’autre oui. Bref, ça ne sent pas bon tout ça. Alors on décide d’abandonner l’idée de visiter cette lagune et on jette notre dévolu sur deux autres situées un peu plus haut que Caraz.

On prend alors un collectivo qui nous dépose à Tzactza, un petit village sans prétention mais avec un accueil toujours aussi incroyable de la part des habitants. Aujourd’hui ils célèbrent je ne sais pas quel saint alors un petit groupe d’amis qui fait la fête insiste pour nous offrir une bière. Bon, vous nous connaissez, il a beau être 10h du matin, on ne peut pas décemment refuser une bière… Ça ruinerait notre réputation. Alors on accepte, mais une petite seulement, on a quand même une rando de 5h à faire. La bière est du coin en plus, qui dit mieux ?

C’est donc requinqués et presque pompettes que nous partons rejoindre la Laguna Rayampampa. Ça commence par une légère montée mais rien de bien méchant. On quitte doucement le village pour s’aventurer sur le sentier qui sillonne à travers champs. Ça sent bon les fraises par ici. On résiste à l’envie d’en piquer deux ou trois. On passe devant quelques maisons faites en adobe dans lesquelles on fait sécher du maïs. 

Il n’y a que nous sur ce sentier. C’est hyper paisible. On croise pas mal d’ânes, de moutons, de cochons et autres animaux de la basse-cour mais aucun lama en vue ! On va finir par croire que c’est un animal fictif… Ici l’agriculture ressemble à celle de la France d’un ancien temps. Nous sommes impressionnés par l’habileté de ces paysans.

Ça y est on aperçoit la lagune. À partir de là, ce n’est que de la descente alors c’est tranquille. Quelques voitures de touristes y sont déjà mais sinon il n’y a que nous. La lagune est très jolie, entourée par ses champs cultivés et ses montagnes au loin. Petite pause goûter et c’est reparti.

Là on se trompe de chemin et on passe par le sentier emprunté par les vendangeurs. On tombe d’ailleurs sur un groupe qui ramasse les fraises en musique. Il nous demande de les prendre en photo et on s’exécute avec plaisir. 

Je leur dit qu’en France les vendanges sont beaucoup moins fun, ils me répondent qu’au Pérou, on travaille en dansant au rythme de la musique. En voilà une belle éthique ! 

On continue notre route qui s’avère périlleuse. On manque de se faire « niaquer » par les deux chiens de garde d’une maison de paysans. Ça les a bien fait rire d’ailleurs, nous moins. Ils nous indiquent comment retrouver la route. On se remet alors sur le chemin, moins bucolique mais moins dangereux. Peu après nous arrivons au pied de la deuxième lagune, Laguna Miramar. Bon, c’est pas la plus époustouflante mais le cadre est joli. Au loin, on aperçoit des petits villages perchés au creux des montagnes.

Puis on arrive au sommet d’une colline. Nous sommes seuls avec une famille d’ânes à profiter de la nature et du vent qui souffle dans nos cheveux. En bas, c’est Caraz. Il n’y a plus qu’à descendre. Ça semble simple et pourtant c’est la partie la plus difficile. La pente est terreuse et remplie de petites pierres glissantes. Je tombe d’ailleurs plusieurs fois. On finit la descente sur les fesses sur certaines pierres. Enfin la route se dévoile sous nos yeux ! On a jamais été aussi heureux de retrouver la civilisation ! 

Notre court séjour sur Caraz touche à sa fin. Demain on rejoint Yungay, une petite ville plus au sud, pour faire un trek de deux jours dans cette magnifique Cordillera Blanca.

Le trek « de la muerte »

PREMIER JOUR : Les feuilles de Coca, c’est vraiment dégueulasse !

Nous nous levons aux aurores pour vivre une aventure « montagnesque » ! Direction la gare de collectivos pour nous rendre au point de départ de la balade, Cebollapampa, au pied de la Cordillera Blanca. 

En attendant qu’il parte, j’en profite pour écrire quelques lignes et rattraper mon retard sur le blog. Puis une petite dame vient s’asseoir à côté de moi. Je croyais qu’elle attendait un collectivo aussi mais pas du tout. C’est sûrement la curiosité et l’amabilité péruvienne qui l’a attirée vers moi. On discute pendant une demi-heure. On ne se comprend pas tout le temps mais l’échange est là. Parfois, les mots ne sont pas nécessaires. Elle me dit qu’elle parle mal espagnol et qu’elle ne comprend pas toujours ce qu’on lui dit car sa langue c’est le Quechua, la langue des Incas. Elle me dit une phrase en Quechua, impossible de comprendre quoi que ce soit, c’est effectivement vraiment différent de l’espagnol ! 

On parle de nos vies communes et de l’importance de l’éducation pour les générations à venir. Elle est séparée et très heureuse sans mari (elle le précise, ça m’a fait rire). On parle aussi de la place des femmes dans la société. Décidément, c’est un sujet qu’on aborde facilement avec les femmes péruviennes. Et on fait toutes le même constat, malheureusement… Bref, j’adore cet échange avec Maruja, une petite dame qui vit dans un hameau aux environs de Yungay et qui cultive et vend des roses pour vivre. J’adore notre voyage pour ces moments de partages. 

Mais il est temps de partir ! À peine sortis de la ville, nous sillonnons déjà en pleine nature. Ça grimpe dur ! Mais la route, bien que dangereuse, est magnifique. On monte à flan de montagne. La végétation change sous nos yeux. On voit apparaître les queñoales, ces arbres dont le tronc s’effeuille comme du papier et qui résistent à une altitude incroyable. 

Premier stop pour acheter les billets d’entrée au Parc Nacional Huascarán. Et ça n’est pas donné, nous avons payé 60 sols par personnes pour pouvoir y rester 1 à 3 jours. Au delà de 3 jours, il faut payer 150 sols sinon le forfait à la journée est de 30 sols. Voilà, vous savez tout ! 

Une fois nos tickets en poche, on passe la barrière et on entre dans le parc. On devine derrière les vitres les sommets enneigés qui nous attendent. On passe devant les deux lagunes de Llanganuco, d’un bleu turquoise intense. On reste scotché devant cette couleur incroyable. On se croirait à l’intérieur d’un tableau. C’est sublime. 

Quelques mètres plus loin, nous arrivons à Cebollapampa, le début de notre balade. Enfin, quand je dis balade, comprenez trek de la mort qui tue. En effet, on pensait être acclimaté en ayant passé du temps au dessus de 3000m d’altitude. SPOILER ALERT : on ne l’était pas !

On commence le trek à 3900m (oui oui rien que ça). Après avoir passé une petite forêt de queñoales, le chemin monte direct. C’est très beau car on surplombe une grande vallée où serpente une rivière. En face, le circuit touristique emprunté par bon nombre de personnes qui font l’aller retour pour aller voir la laguna 69. Nous reviendrons par ce chemin demain. En attendant, bye bye le plat et bonjour la montée. Et ça grimpe sec ! Avec l’altitude on a vite le souffle coupé. On y va mollo l’asticot mais la première montée est très dure. On fait beaucoup de petites pauses et j’essaye pour la première fois les feuilles de Coca. 

Réputées pour aider contre le mal des montagnes, il faut mâcher une dizaine de feuilles de coca et venir caler la petite boule contre la gencive. C’est la salive qui vient activer l’effet de la plante. En toute honnêteté, c’est dégueulasse et je ne sais pas trop si ça m’a aidé. J’aime à croire que mes symptômes auraient été pire si je n’en avais pas pris. Qui sait ? 

Bon, le mal des montagnes est assez violent, on est tous les deux très essoufflés. À cela s’ajoutent pour ma part des vertiges qui me font m’arrêter régulièrement. Le cœur s’emballe vite mais s’habitue aussi vite quand nous prenons un rythme très lent et entrecoupé de mini pauses. Ah, et j’ai le nez qui coule. Ça ne fait pas mal mais c’est chiant. 

Après une heure de marche, on passe une légère montée en pente douce. Et là, le trek devient vraiment vraiment difficile pour nous.  On attaque la montée de l’enfer. Déjà il commence à pleuvoir, heureusement une légère averse. Devant nous se dresse un sentier ultra pentu qui ne va pas s’arrêter de monter pendant deux heures. Pas un seul passage en pente douce, que de la grimpette au milieu des cailloux. Heureusement le sentier est bien tracé. Pas de risque de se perdre. Tout se joue au mental et on grimpe, petit à petit. Enfin, à bout de souffle, on arrive au sommet vers 12h. On aperçoit même le refuge! Et aussi un copain. Un autre randonneur s’était lancé le défi de rejoindre le refuge. Il s’appelle Adrien et il vient de Nantes. Incroyable de croiser un breton à plus de 4000m d’altitude. On discute un peu et on est reparti pour terminer cette randonnée éprouvante mais au combien satisfaisante. 

Nous arrivons après 3h30 de marche au Refuge Pisco Perú situé à 4680m d’altitude. Vous vous rendez compte, on est presque à hauteur du Mont Blanc ! Le lieu est incroyable, entouré par les pics enneigés. On reste béa, complètement contemplatif du paysage qui nous entoure. Même si c’est un peu couvert, ça n’enlève rien à sa beauté. On a de la peine à croire qu’on y est arrivé. Honnêtement le niveau était très difficile (Adrien nous le confirme même si lui l’a fait avec un sac de 15 kg sur le dos 😅). 

On entre au refuge, hyper bien chauffé. On est seul, tous les trois, à passer la nuit ici. C’est la fin de la saison, il ferme le site fin septembre. On se sent privilégié. On mange un bout avec Adrien et on discute un peu. Et là… ENFIN ! On aperçoit deux lamas qui broutent au loin. Victoire ! Ils existent !! On les observe quelques minutes mais on part vite se reposer un moment car on est éclaté et on commence à avoir mal à la tête avec l’altitude. 

Après une bonne sieste, on part admirer le paysage une dernière fois en passant entre les gouttes.

Puis on mange un super repas typique péruvien caldo de pollo (petite soupe succulente), et lomo saltado, une spécialité à base de viande, poivrons, patates et riz (de quoi nous redonner des forces). Une bonne nuit de sommeil nous attend même si à cette altitude, c’est un challenge. Difficile de respirer profondément ici, ce qui nous réveille plusieurs fois dans la nuit. Mais sur une note plus légère, je vous laisse admirer ma tête de bonne soeur avant d’aller me coucher !

DEUXIÈME JOUR : Les Ouettes, c’est chouette !

Le réveil sonne tôt, on se lève avec le soleil. Après un petit déjeuner copieux, nous reprenons la route pour arriver à notre but ultime : la Laguna 69. C’est une des plus belles lagunes de la Cordillère Blanche. Nichée au milieu des montagnes enneigées, il paraît qu’elle est d’un bleu turquoise sublime. On a hâte de la voir ! 

Bye bye le refuge !

Départ du refuge à 7h. On commence la marche dans un pierrier, un éboulis de grosses roches. C’est assez périlleux, il faut sécuriser chaque pas car certaines roches sont instables et nous ne savons pas ce qu’il y a en dessous de nous. De plus, le chemin est marquée par quelques cairns posés par ci par là. Difficile de distinguer ces pierres au milieu des éboulis. Alors ce qui devait arriver arriva, on se trompe de chemin. On arrive à un passage très pentu, plus de cairn en vue. Heureusement, le « chemin » n’était qu’à quelques mètres de nous en arrière. On fait demi-tour et on retrouve notre route.

Je vous mets au défi de trouver les cairns dans ce pierrier !

Au milieu du pierrier, la Laguna Congelada apparait, une lagune semi-glacée qui s’étend sur quelques mètres, reflétant les pics enneigées des alentours. La glace dessine des dessins délicats sur cette eau clair. Magnifique ! 

On passera en tout 2h dans le pierrier car sans chemin clair, on passe du temps à le trouver et à assurer chaque pas. Et on passe aussi un certains nombre de minutes à admirer le paysage unique qui nous entoure. Nous avons de la chance, les nuages se sont levés et nous avons un super temps pour randonner. 

Après deux heures de marches dans la caillasse, on retrouve un semblant de chemin à flanc de montagne. On commence la descente. Ça y est on se dit qu’on se rapproche de notre but. Mais en fait non, arrivés en bas nous devons remonter un col, un vrai, qui frôle avec les 5000m d’altitude. On y va mollo, avec la fatigue de la veille et le mal des montagnes, la montée est rude. Ça n’en finit pas. Heureusement le paysage est là pour nous soutenir mentalement. On voit quelques lagunes, cachées au milieu des sommets, apparaître sous nos yeux. Au fur et à mesure que nous avançons, de nouveaux pics se dévoilent.

Mais après 4h de marche, nous ne voyons toujours pas le bout d’une lagune. Et on monte, on monte… Ce trek devient très « challengeant », beaucoup plus sur le plan mental que physique d’ailleurs. Heureusement, le fait de le faire à deux donne une force incommensurable. Julien est là quand je suis prête à abandonner et vice versa. De toute façon, nous n’avons pas d’autre choix que d’avancer. Personne ne va venir nous chercher au milieu des montagnes. 

On continue et au bout de 4h30 de marche, on aperçoit enfin un petit bout de la lagune. On grimpe jusqu’au sommet d’un col et là…

Je vous le promets, les images ne sont pas retouchées. La laguna 69 se dévoile entièrement devant nos yeux, au pied de cette sublime montagne enneigée. Effectivement, le paysage est à couper le souffle. On s’arrête un moment pour l’observer d’en haut. On est tous les deux tellement fiers du chemin qu’on a parcouru. On avait clairement choisi un trek au dessus de nos capacités mais on l’a quand même fait. On entame la descente pour aller la voir de plus près. Il nous faudra 30 min de plus pour se retrouver au pied de la lagune. Je pleure un peu de joie. Mes nerfs ont tellement été mis à rude épreuve qu’ils lâchent. Mais cette sensation de satisfaction personnelle est tellement intense qu’on oublie vite toute la dureté de la marche. 

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Après une bonne demi-heure de pause, on repart sur le chemin emprunté par les gens qui font l’aller retour. C’est la partie la plus facile pour nous car tout est en descente ou à plat. Cependant, on se rend compte que ce n’est pas non plus un chemin facile. On descend deux cols entrecoupés d’un petit moment à plat. Puis on descend dans la vallée, peuplée d’un bon nombre de vaches, chevaux et d’oiseaux en tout genre. On découvre une nouvelle espèce : la Ouette ! C’est chouette les Ouettes, c’est mieux que les mouettes ! 😂 Oui on craque un peu… Mais ça va faire 6h qu’on marche ! 

La vallée est sublime. On marche au pied de ces pics sur lesquels apparaissent plusieurs cascades monumentales. Il suffit de suivre une rivière jusqu’à la porte d’entrée du site. Lorsqu’on voit cette forêt de queñoales, nous savons que nous ne sommes plus très loin. Et c’est au bout du 7h de marche que nous arrivons enfin au bout de cette randonnée. 

Mais le voyage n’est pas terminé pour autant. Il nous reste à trouver un collectivo pour rentrer sur Yungay. Fort heureusement, nous n’attendons qu’une quinzaine de minutes avant qu’un collectivo n’arrive. On rentre comme des zombies à l’hôtel, mais des zombies heureux ! 

BILAN : Nous avons mis 3h30 à accéder au refuge pour la première journée. Puis 7h à revenir à notre point de départ Cebollapampa. Attention, ce trek est loin d’être pour les débutants ou les enfants. Il faut être en bonne forme physique. Et il y a une partie dangereuse, celle du pierrier, qu’il est préférable de faire avec un guide (nous ne le savions pas, c’est une agence de trek sérieuse qui nous l’a indiqué.) Nous avons trouvé les infos de la rando sur un blog. À posteriori, nous vous recommandons d’être un peu plus prudents et de prendre un guide pour plus de sécurité. 

Un peu de glace ?

On se rend à Huaraz, la grande ville touristique de la Cordillère, d’où démarre beaucoup de tours organisés.

Aujourd’hui nous souhaitons aller voir le glacier Pastoruri. Malheureusement, pas moyen de s’y rendre seul. Il faut soit prendre un taxi et payer le prix fort, soit s’insérer dans un groupe organisé. On a choisi la deuxième option, bien moins chère, même si vous connaissez maintenant notre amour pour les tours organisés. On fait pas mal de route pour aller voir ce fameux glacier culminant à 5240m d’altitude. Nous sommes de retour dans le parc du Huascaran, cette fois-ci un peu plus au sud. Le petit van sillonne les chemins sinueux du site en s’arrêtant de temps à autres.

Premier arrêt, agua gasificada de Pumapampa ! Un jacuzzi naturel en pleine nature dans un cadre plutôt sympathique, entouré de montagnes. Dommage, nous n’avons pas mis nos maillots. Deuxième arrêt, une mini lagune d’un bleu transparent, laissant entrevoir ce qui se trouve à l’intérieur.

Troisième arrêt, on découvre les puyas raimondii. C’est une plante qui fleurit quand elle est en fin de vie et qui atteint des hauteurs records. La fleur peut pousser jusqu’à 15 mètres. Mais rien que la base est impressionnante. C’est un mix entre un cactus et un agave.

On passe aussi devant des peintures rupestres datant de 2000 avant JC où on peut voir notamment un mec avec un scaphandre. Curieux 🤷🏼‍♀️ Puis on arrive enfin au début du sentier, que dis-je, de la route pour accéder au glacier. Nous n’avons jamais été aussi haut en altitude puisque nous dépassons les 5000m. Mais la marche est facile, il suffit d’aller doucement.

En 30 min, nous arrivons au pied de cette impressionnant glacier qui est amené à disparaître. C’est fou de se dire que d’ici 3 à 4 ans, il n’y aura plus rien à cause du réchauffement climatique. Quelle tristesse… On distingue effectivement une fissure sur le gros bloc. L’effondrement d’une partie du glacier n’est pas loin. Nous sommes tout de même heureux d’avoir pu le voir tant qu’il existe.

On prend le temps de grignoter un bout tout en l’admirant et il est déjà temps de repartir. C’est une petite sortie tranquille, parfaite pour s’acclimater. Mais ne vous attendez pas à marcher beaucoup dans celle là. Nous ça nous allait bien, on a eu notre dose de rando 😂.

Une ville pas si pourrie

On fait un court arrêt à Lima avant de reprendre le bus pour Cusco. Cette ville n’a pas la plus belle des réputations, de part ce qu’on a pu lire sur le routard et de part les témoignages des voyageurs qu’on a pu croiser. Donc, on en n’attendait pas grand chose. Et du coup, on a bien aimé !

Lima, c’est un peu le « bordel », ça c’est clair. Il y a un trafic impressionnant! Les voitures sont omniprésentes et roulent comme en rallye dans les rues étroites de la vieille ville. Petit passage obligé par la Plaza Mayor où se trouve entre autre la cathédrale et le palais présidentiel. La cathédrale a été transformée en musée car c’est ici que Pizarro, le fondateur de Lima, est enterré. L’entrée est donc payante et vaut 30 soles. Non merci donc.

Mais un beau spectacle nous attend devant le palais présidentiel. On a de la chance, la relève de la garde se produit tous les dimanches à midi et il s’avère qu’on est au bon endroit au bon moment. On assiste donc au changement des gardes, en musique. On reconnait la mélodie de « El Condor Pasa ». Pour avoir vu plusieurs relèves de gardes, celle ci est de loin la plus enjouée !

On passe devant Churros San Fransisco où la queue n’en finit pas. C’est là qu’on apprend qu’il y a une spécialité à Lima, les beignets fourrés. Churros San Fransisco sont les plus connus mais pas forcément les meilleurs. On a tout testé, version originale avec dulce de leche et version avec chocolat. On vous recommande la version originale, à tomber par terre ! 

Et pour terminer notre court séjour à Lima, on passera par le Musée Larco. Un peu excentré de la ville, il vaut le coup d’oeil. C’est un passionné, Rafael Larco Herrera, qui débuta une collection de pièces anciennes en 1923. Trois ans plus tard, absolument toutes les portes de ce musée ouvraient, offrant, aux curieux, la possibilité de voir des objets issus des peuples pré-Inca et même d’accéder à la réserve où le reste de la collection était entreposée. C’est toujours le cas aujourd’hui et c’est assez impressionnant !

Ce musée est pour toi si tu veux en apprendre plus sur les origines des croyances Incas. On parle notamment des premières religions qui voyaient en certains animaux des dieux réincarnés. L’univers était formé par le ciel, d’où vient la pluie; la terre, qu’on travaille; le sous-sol duquel surgit les fruits et où vont les morts. Ces trois mondes étaient divinisés par des animaux: l’oiseau (aigle, hibou ou condor) pour le monde d’en haut; le félin (jaguar ou puma) pour la terre; le serpent ou l’araignée pour le monde d’en bas. Et ce sont donc des symboles qu’on a va retrouver très souvent sur les poteries ou tout autres objets de la vie quotidienne.

On parle aussi de l’importance symbolique plus qu’économique des métaux précieux. Dans l’Ancien Pérou, les couleurs de l’or et de l’argent étaient associées à celles du soleil et de la lune. Leur éclat sacré et leur apparente éternité étaient pour les Incas la preuve de l’existence des dieux. C’est pour cela que les bijoux des dirigeants étaient principalement faits en argent et en or, pour qu’ils puissent les porter à chaque cérémonie. Étincelants, à l’image du soleil ou de la lune, les chefs apparaissaient ainsi comme des dieux vivants sur terre aux yeux de leurs fidèles.

Bref, le musée est passionnant et on pourrait y passer des heures. Mais en sortant, il existe une petite partie annexe au fond du jardin, assez rigolote à faire puisqu’elle est dédiée au sexe ! On y apprend l’importance des actes sexuels à l’époque Inca. Les poteries sont plutôt explicites !

Bref, c’est sur cette note coquine que se termine notre séjour dans la capitale moderne. Demain, nous partons visiter l’ancienne capitale Inca. Mais ça, c’est une autre histoire…

Si vous voulez nous suivre à la trace, clique sur l’image. Tu verras tout notre parcours !

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