You are currently viewing Episode 15 : Haut en couleur

Episode 15 : Haut en couleur

Cuzco – Palccoyo – Saqsayhuaman – Q’enqo

À deux doigts d’acheter un bonnet péruvien

De retour à Cuzco, nous prenons enfin le temps de connaître et d’apprécier cette ville. Au final, on accrochera tellement avec l’histoire et l’atmosphère de l’ancienne capitale inca qu’on restera plusieurs jours ici, en mélangeant musée, balades, sites archéologiques et bons restaurants. Voici donc un « condensé » de notre séjour à Cuzco (s’il vous fallait encore des arguments pour vous y rendre !) 

On a commencé par la base : un FREE TOUR. Une visite guidée « gratuite » de la ville où en fait, tu donnes la somme que tu veux au guide à la fin de la visite. Ça permet d’appréhender un peu mieux le lieu qui nous entoure en ayant un peu d’histoire. Voilà ce qu’on a retenu :

Les drapeaux

Il y a le traditionnel drapeau du Pérou rouge et blanc 🇵🇪, dont les couleurs ont été choisies comme clin d’œil à l’Espagne. Et puis il y a celui qu’on connaît moins, le Wiphala, le drapeau du peuple Andin: des carrés reprenant les couleurs de l’arc en ciel, représentant le peuple aborigène du Pérou, mais aussi de la Bolivie, de l’Equateur, etc… Bref, le peuple de l’ancien Empire Inca. Le drapeau de Cuzco est différent mais s’inspire du Wiphala, avec ses lignes horizontales aux 7 couleurs de l’arc en ciel (1 couleur de plus que le drapeau LGBT). L’écusson au milieu représente el Sol de Echenique, une fine plaque d’or que portaient les dirigeants Incas autour du cou.

Le nombril du monde

D’après la légende, Manko Cápac, le premier Inca qui cherchait à construire son empire, trouva la terre de Cuzco plus que favorable. Les signes ne l’avait pas trompé, lorsqu’il enfonça sa crosse sacrée dans la terre, un arc en ciel apparut ! Il ne lui en fallait pas plus pour construire Cosqo (dans le texte Quechua) qui signifie nombril du monde, rien que ça! D’ailleurs, la statue de la fontaine de la place centrale érigée en 2011 est une petite référence à cette fausse pensée que Cuzco se trouve au centre du monde. Manko Cápac, ici représenté en pied, corrige le tir et montre du doigt l’actuel centre du monde, l’équateur. 

Plaza de Armas au cœur de Cuzco à défaut d’être au cœur monde

On est à New York ?

La fontaine de la Plaza de Armas vient de New York et c’est la sœur jumelle d’une des fontaines de Central Park. Serait-ce la fameuse fontaine de la série Friends ? Et bien non malheureusement… Mais l’anecdote est tout de même sympa !

Le marché de San Pedro

Fake news? Apparement, le grand marché central de San Pedro aurait été conçu par Gustave Eiffel. Mais bon, après que le guide nous a dit qu’Eiffel était allemand, on a eu des doutes… Puis on a vérifié l’info sur internet… La vérité, c’est que personne ne sait et on reste au stade de l’hypothèse. Cela dit, ça reste un marché super où l’on trouve de tout, aussi bien des fruits et légumes que des caramels à la coca pour les baroudeurs. C’est ici qu’on a trouvé nos fruits secs pour le trek. Il y a aussi un impressionnant étal de pommes de terre. Il existe au Pérou plus de 3000 différentes espèces de patates ! Un peu le paradis pour certains (hein papa…) ! Et notre partie préférée… les étals de Juguería, des kiosques où l’on te sert des jus frais minutes faits avec les fruits du marché. UN DÉLICE ! Le petit truc en plus ? Tu peux même avoir du rab gratuitement si tu demandes « la yapa » à la commerçante. Ça fait parti de la tradition alors pourquoi s’en priver ?

Lundi, des patates… Mardi, des patates… Mercredi…

Cuzco au cœur de l’Empire Inca

L’empire était divisé en 4 provinces ou « suyus » : KUNTISUYU, la province des soignants et des plantes médicinales; ANTISUYU, la province amazonienne d’où provient la majorité des feuilles de coca; QOLLASUYU, la province sud, la « terre des sages »; et CHINCHASUYU, la province nord, la « terre du jaguar ». 

Toutes les provinces étaient reliées par un incroyable réseau de chemin, le Qhapaq Nan, plus connu sous le nom de Chemin de l’Inca. Imaginez vous à l’époque, il s’étendait de Pasto en Colombie jusqu’à Santiago au Chili ! Aujourd’hui, la partie la plus touristique est celle qui mène au Machu Picchu (mais prévoyez de sortir le porte-monnaie si vous souhaitez la faire, ce n’est pas donné). Quatre chemins principaux menant aux 4 provinces partaient de la plaza de armas de Cuzco, les quatre départs étaient placés aux 4 points cardinaux de la place. Des plaques commémoratives marquent l’emplacement du début des différents chemins. 

Le SMS de l’époque 

Pour faire passer des messages, on utilisait des humains faute de téléphone portable, alors il y avait un métier dédié : les Chaskis. Ces messagers couraient sur plusieurs kilomètres pour transmettre le message au prochain messager qui passait sa vie à attendre dans un refuge. Il existait des refuges tous les 10 km à peu près mais souvent sur des routes à fort dénivelé. Bon, fallait pas être pressé…

Vestige des temples incas

On peut repérer les bases des constructions Inca au pied des bâtiments actuels. Lorsque que les espagnols sont arrivés, ils ont en partie détruit la ville, notamment les temples et palais pour construire leurs églises et cathédrales. Mais ils ont aussi gardé la base des bâtiments moins importants pour construire des bâtiments d’habitation ou administratifs. Un très bel exemple de mur inca se trouve dans la petite rue Loreto, qui part de la plaza de armas ou encore dans la Calle Hatunrumiyoc où l’ont trouve la pierre aux 12 angles rendu célèbre par Cusqueña, la marque de bière locale, car elle faisait partie du logo avant que le Machu Picchu ne le remplace. Vous ne pouvez pas la louper, un tas de touristes se prend en photo devant. Ma rue préférée, c’est la Calle Inca Roca où il y avait un ancien palais partiellement détruit par les Espagnols qui étaient persuadés que les Incas cachaient de l’or dans les murs. On voit donc le travail des Incas et celui des espagnols à côté lorsqu’ils ont dû reconstruire les murs après n’avoir rien trouvé… Dans cette rue se cache la pierre aux 13 angles, beaucoup moins prise en photo que celle à 12. Il en existe même une à 14 angles ! Mais celle ci, je vous laisse la chercher.

Calle Inca Roca

Une drôle de cène pour Jésus

Puis, place à la visite de la Cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption se trouvant plaza de armas, sur le site de Suntur Wasi, emblème du pouvoir inca. Elle a été construite à partir des pierres des différents temples alentours. C’est la première cathédrale du continent américain d’après Garcilaso de la Vega, historien et poète issu d’une famille Espagnol-Inca. Son père espagnol était le capitaine de l’armée espagnole et sa mère était la descendante du dernier inca de la dynastie, Wayna Qhapaq. Son témoignage dans Los commentarios reales de Inca Garcilaso de la Vega ont permis d’entreprendre beaucoup de travaux d’excavation pour mettre à jour certains sites incas. Il a surtout rétabli la vérité sur la puissance de l’Empire Inca à l’époque où seule la pensée espagnole prévalait. Pour en revenir à la cathédrale, les travaux ont commencé en 1541 et se sont terminé en 1668. Un curieux détail interpelle souvent les visiteurs. Dans la peinture de la Cène, on peut apercevoir un étrange met : il s’agit d’un cochon d’Inde ! Un bel exemple du mélange entre les cultures. On trouve aussi pas mal de miroirs dans cette cathédrale. C’est assez courant en Amérique Latine et ça vient aussi de la culture inca qui pensait que l’âme se matérialisait dans le reflet. Seuls ceux qui ont la conscience tranquille peuvent se regarder en face…

Cuzco, la ville de la bonne bouffe

On ne se lasse pas de cette ville animée mais qui regorge d’endroits calmes et apaisants. Aujourd’hui, on aime à se perdre dans les petites rues. On découvre le quartier San Blas, notre nouveau quartier depuis qu’on a changé d’auberge. Et bien, on vous le recommande chaudement ! Oui, ça monte et ça descend pas mal. C’est un quartier fait de petites rues biscornues qui abritent de belles boutiques artisanales et plein de petits cafés et restaurants hyper cosy. On n’a qu’une envie, c’est de bouffer et de faire du shopping ici ! D’ailleurs Juju tente des trucs mais pas sûr que le bonnet péruvien soit facile à porter de retour en France… Alors je l’ai consolé en allant manger de délicieuses empanadas.

On goûte même à un simili pain au chocolat vraiment pas mal dans le genre péruvien. Mention spécial pour ce café : Pastelería Victoria’s, où une jeune fille et une dame nous accueillent chaleureusement alors qu’on cherche à échapper à une averse infernale. Elles nous donnent également des adresses où trouver des ponchos en alpaga de qualité ! Elles vont même jusqu’à appeler leur amie tisseuse pour avoir les bons tuyaux. Astuce : si le poil de votre pull en alpaga brûle très vite et entièrement, c’est bien de l’alpaga. Sinon, c’est du plastique. Maintenant on est rodé! Je n’en reviens toujours pas de la gentillesse de ces femmes et du peuple péruvien en général. On est vraiment chouchouté ici. Tu m’étonnes qu’on aie envie de rester…

D’ailleurs, puisque Cuzco a été une de nos villes préférées en terme gastronomique, voici un petit top 5 des adresses à ne pas manquer si vous venez dans le coin:

  1. Allez goûter les empanadas de chez Pantastico. En plus d’être délicieuses et pas chères, vous pourrez les manger avec vue !
  2. Vous êtes Bretons et en manque ? Pas de soucis, la crêperie La Bo’M saura vous contenter en galettes et crêpes sucrées. À consommer sans modération même pour les non Bretons.
  3. Si vous cherchez à gouter des plats typiques sans avoir peur de tomber malade, direction Kusykay. Vous pourrez manger un ceviche, de la viande d’alpaga ou même du cochon d’Inde pour les plus aventuriers.
  4. Si la France vous manque vraiment, il existe deux restaurants qui proposent des raclettes à Cuzco. Oui, vous ne rêvez pas, deux ! Mais pour avoir mangé dans les deux, on a clairement notre chouchou: c’est L’Apéro. Restaurant tenu par un français en couple avec une péruvienne qui a enseigné une méthode d’affinage à des producteurs locaux et qui va chercher la viande au plus frais sur les marchés. Un délice, comme à la maison !
  5. Au risque de me répéter, le Marché San Predro est le lieu si vous souhaitez faire des achats bouffe et surtout surtout, il ne faut pas passer à côté des jus de fruits frais !

Bon appétit ! Desolée, on ne vous a pas attendu…

Parce qu’on n’est pas que des ventres…

Nous avons trouvé deux musées intéressants à visiter : le musée du Machu Picchu et le Musée de l’Art Précolombien.

Le musée du Machu Picchu est sympa si vous voulez en apprendre plus sur l’histoire du lieu, voir des photos d’archive et admirer une belle maquette du site. Le Musée de l’Art Précolombien apporte une nouvelle perspective sur l’histoire du peuple inca, ses ancêtres, ses influences et ses croyances.

Déjà, on a réalisé grâce à cette frise chronologique que les incas et les mayas n’ont pas vécu au même moment car les incas ne sont pas si vieux que ça !

Et puis on a appris que la pierre avait une importance cruciale dans la croyance inca puisqu’elle était considérée comme un être vivant. La légende dit que les premiers habitants du monde étaient des géants de pierre. Beaucoup d’objets sont faits en pierre car elle symbolise le passage entre les mondes et permet de restaurer l’ordre et l’harmonie.

La chouette avait son importance aussi puisqu’elle symbolisait le lien entre les mondes. Les sociétés andines développèrent et partagèrent une vision commune du monde qui comprenait trois niveaux : le monde d’en haut, le monde souterrain et le monde terrestre. La chouette représente la connection entre le monde d’en haut (puisque c’est un oiseau) et le monde souterrain (car elle chasse la nuit). Les incas considéraient que ces animaux étaient capables de connecter et traverser ces mondes.

D’ailleurs, on retrouve l’importance des oiseaux chez les ancêtres des incas, les Mochicas et les Chimu. Ci-dessous, trois sceptres sont sculptés qui représentent trois oiseaux différents en fonction du monde qu’on cherche à connecter. La chouette connectait avec la nuit, les cormorans connectaient avec le monde marin tandis que les perroquets connectaient avec le monde coloré des forêts d’Amazonie.

Des ancêtres, membres distingués de la société, étaient représentés par des statuettes en bois sous le règne Chimu. On les trouvait à l’entrée des palais et cela permettait aux ancêtres de traverser les mondes.

Grâce à notre boleto turistico intégral nous avons eu accès au spectacle de danse du Centro Cosqo de Arte Nativo. Il est bien de prendre ce pass si vous souhaitez visiter les sites aux alentours de Cuzco, notamment dans la Vallée Sacrée. Mais je vous en reparle plus en détails un peu plus loin. Il faut aller au Centro Cosqo de Arte Nativo pour admirer la superbe fresque en mosaïque, en face du bâtiment, qui retrace toute l’histoire du Pérou mais surtout pour encourager les danseurs et les musiciens qui nous partagent un peu de leur patrimoine régional pendant 1h. Accompagnées d’un orchestre jouant en live, plusieurs tenues et danses traditionnelles défilent devant nos yeux. C’est un spectacle qui nous touche alors on ne peut que le recommander. En voici un court extrait :

Trois montagnes aux sept couleurs pour le prix d’une !

Aujourd’hui, on se lève assez tôt pour prendre un bus direction Combapata. C’est dans ce petit village perdu dans la campagne environnante de Cuzco, que nous opérons un changement de véhicule. Ici, il faut négocier un taxi pour qu’il nous emmène au site de Palccoyo et surtout qu’il nous attende pour le retour. On tombe sur Teodoro qui accepte la mission. Nous sommes 3 avec Morgane notre copine du trek du Salkantay donc le prix par personne est raisonnable. Essayez de monter à plusieurs sinon la balade revient vite cher… On passera une bonne partie de la journée dans les transports mais aucun de nous trois ne regrette car ce qui nous attend à l’arrivée est incroyable ! 

La route en elle même est tout à fait sublime. Une fois en voiture avec Teodoro, nous quittons le village de Combapata et nous nous aventurons dans un chemin de terre qui s’enfonce un peu plus profondément dans les montagnes. On passe par dessus une rivière et on a la chance de voir un ancien pont Inca, fait de corde en laine et de bois. Ça secoue pas mal dans la petite Kia de Teodoro mais peu importe, le paysage est trop beau ! On admire ces vastes vallées verdoyantes où broutent vaches, moutons et alpagas qui se transforment en plaines plus arides à mesure que nous gravissons la montagne. Les terrassements naturels des collines vertes laissent place à de la roche rouge et rocailleuse. On commence déjà à voir plusieurs couleurs se dessiner sous nos yeux. On arrive au sommet en zigzaguant à travers les lamas qui se baladent sur la route. 

On est content de se dégourdir les jambes à l’arrivée. Et c’est parti pour une montée qui semble tranquille mais qui avec l’altitude nous transforme en petits vieux asthmatiques… Nous sommes tout de même à 4900m d’altitude. Mais à peine quelques mètres plus loin, on arrive sur une plate-forme qui nous offre un sublime panorama sur la vallée rouge et sur une des 3 montagnes aux 7 couleurs de ce site. Car oui mesdames et messieurs, ici on en a trois pour le prix d’une ! La montagne aux 7 couleurs la plus connue se trouve à Vinicunca. Oubliez si vous êtes agoraphobe… Le site est bondé ! Ils ont d’ailleurs mis en place des quotas peu après notre départ du Pérou. On s’est donc rendu sur les conseils de Marlène et Jimmy, nos autres copains de trek, sur le site de Palccoyo qui se situe à seulement quelques kilomètres. Et là, personne. 

À gauche, la vallée rouge. À droite, la première montagne aux 7 couleurs.

On profite pleinement de la vue sur la première montagne mais on voit au loin une seconde plus imposante. On grimpe jusqu’au sommet où nous nous rendons compte qu’il n’y a pas une mais deux montagnes colorées qui nous attendent ! Au loin, on aperçoit même les monts enneigés de l’Ausangate. Le paysage est à couper le souffle. 

On croise Dina, une dame du coin qui n’habite « pas loin », seulement une heure à pied, qu’elle nous dit ! Elle est accompagnée de Jorge et de Champion deux alpagas de race différente, qui se laissent « papouiller » comme des labradors. Elle vient en haut de la montagne colorée pour gagner un peu plus de sous en proposant aux touristes de prendre des photos avec eux. On a accepté à condition que ce soit elle qui prenne la pose ! 

Mais le plus touchant, c’était sa petite fille de 2 ans, Flores, qui l’accompagnait. Une petite curieuse du portable que j’avais dans les mains qui est venue vérifier que je la prenais bien de son bon profile ! Incroyable de « choupitude »… J’ai eu des envies de « kidnappage » mais rassurez vous je me suis retenue ! 

La balade forme une boucle en passant par une forêt de pierre. Ce sont d’immenses roches, vertigineuses de part leur hauteur. On prend le temps d’apprécier le paysage avant de descendre rejoindre Teodoro qui nous attend sur le parking à l’entrée du site. On croise les premiers touristes du site en redescendant ; l’avantage de se lever tôt…!

Sur la route du retour, on re-croise nos auto-stoppeurs préférés… Nous mangeons notre picnic à Combapata en se disant que ça valait bien tant de transport. C’est fou de trouver encore des sites comme celui-ci, épargnés par le tourisme de masse. On se sent très privilégié d’avoir pu profiter du lieu sans personne, à notre rythme. 

De retour à Cuzco, c’est notre dernière soirée avec Morgane qui part demain pour Lima. Alors on s’offre un restau tous les trois, direction la crêperie tenue par une française. Je rêve encore de ses galettes au sarrasin et de ses crêpes au beurre salé… Si vous voyagez depuis longtemps comme nous et que vous êtes en manque de nourriture française, FONCEZ à la Crêperie Bo’M. Le lieu et charmant et le Pisco Sour excellent !

C’est le moment qu’on déteste quand on fait des rencontres aussi belles, le moment des adieux. Même si nous savons que ce n’est en réalité qu’un au-revoir. Nous sommes tellement heureux d’avoir croisé la route de cette petite « ch’ti » au grand sourire et à la bonne humeur qui réchauffe le coeur.  Tu nous manques déjà notre acolyte de trek ! Nous te souhaitons évidemment un bon retour en France. Mais surtout, chauffe la serviette, on va débouler sur les plages Marseillaises dès qu’on rentre ! 😁

Merci Momo ❤️

Des animaux cachés dans la roche ?!

À seulement quelques minutes à pied de Cuzco se trouve le très beau site de Saqsayhuaman. On grimpe à travers de superbes ruelles qui nous rappelle étrangement notre sud à nous … Et on admire au passage quelques belles fresques murales. Heureusement qu’il y a du street art pour nous changer les idées car la montée est rude !

Autrefois appelé « tête de puma » en Quechua, le site de Saqsayhuaman situé en haut de la colline dominant Cuzco, représentait effectivement une tête de félin vue du ciel. La ville de Cuzco, à l’époque Inca, représentait le corps, le fleuve de la ville étant la moelle épinière de la bête et la plaza de Armas située au niveau du cœur. J’ai trouvé ce dessin sur le blog Antipode qui illustre bien cette forme de puma !

Source : blog Antipode

On comprend d’ores et déjà l’importance de ce site avec, dès l’entrée, cette succession de 3 murailles constituées d’immenses pierres. Le plus gros monolithe pèse 12 tonnes. Cette ”forteresse” d’après les espagnols, était en fait un sanctuaire où seulement quelques prêtres vivaient à l’année. Le lieu était utilisé par les villageois de Cuzco pour pratiquer diverses célébrations. 

On admire donc le travail des incas, ces tailleurs de pierre fabuleux qui imbriquaient les pierres les unes avec les autres comme si c’était de la pâte à modeler. On remarque aussi le travail des « incapables », comme notre guide aime les appeler, autrement dit les gens du ministère de la culture qui n’ont pas pu reproduire la taille des pierres incas et qui se contentent d’entasser des petites pierres pour combler les trous. On apprend qu’il y a beaucoup de corruption encore au Pérou et que malheureusement, les sous que nous mettons pour visiter les divers sites de la vallée sacrée sont en toute petite partie reversés à la région de Cuzco. Tout le reste va à Lima, et est investi on ne sait où… Cela ne nous empêche pas de nous extasier devant ces angles incroyables et cette superposition de pierres qui s’imbriquent incroyablement les unes avec les autres. Une architecture à couper le souffle que l’on ne peut voir nulle part ailleurs. Et c’est d’autant plus ahurissant quand on sait que les Incas ne connaissaient pas la roue. Ils rendaient le sol mouvant pour transporter les pierres, de plus ou moins loin. Un travail de titan…

Ce sanctuaire était peut être dédié au Dieu de la Foudre quand on voit la construction en zig-zag des ces 3 murailles. Mais la deuxième hypothèse qui vient en complément de la première était que les Incas ont peut-être cherché à lutter contre l’effondrement de l’édifice en cas de séisme, d’où le mouvement ressemblant à un éclair. De même, les pierres sont incurvées sur les côtés pour éviter le frottement en cas de tremblement de terre, le Pérou étant une terre hautement sismique. Une nouvelle fois, on voit la supériorité du peuple indigène sur les espagnols. Lors du grand séisme de 1650, une énorme partie des bâtiments coloniaux se sont effondrés. Les temples incas et les bâtiments coloniaux construits sur les bases des anciennes constructions incas, eux, n’ont pas bougé !

On retrouve, comme au Machu Picchu, le temple du soleil avec la porte principale orientée face au soleil lors du solstice. On retrouve aussi la construction en terrasses et on apprend qu’il en existe 3 sortes: terrasses agricoles (le cas du Machu Picchu), décoratives (le plus souvent fleuris de plantes médicinales) et de consolidation (le cas ici, pour résister aux tremblements de terre).

Les terrassements antisismiques

Récemment, les chercheurs ont fait une découverte sur le site de Saqsayhuaman. Des animaux se cachent dans les pierres des remparts. C’est déjà le cas dans d’autres sites mais c’est une nouveauté ici. On peut donc y voir un cochon d’Inde, un serpent et même un canard ! Vous les avez trouvé?

On termine la visite par un shooting photo avec nos « potos » les lamas qui broutaient tranquillement à l’arrière du site. Ils n’étaient pas spécialement affolés de nous voir, ce qui nous a permis de nous approcher d’assez près, j’étais aux anges !

Incognito au milieu des lamas…
Y’en a à qui un petit shampooing ne ferait pas de mal…

Puis direction le Corcovado Péruvien qui se trouve juste à côté. Bon, le Christ rédempteur a pris un sacré coup de pelle… Mais la vue sur Cuzco est jolie.

Nous avons le temps d’aller voir le site de Q’enqo, tout aussi impressionnant que son confrère. Le lieu est assez unique de par sa conception originale qui utilise la roche au lieu de la transformer. En effet le sanctuaire est constitué d’un énorme monolithe, dédié au culte du Puma.

La légende dit que la pierre aurait pris la forme de l’animal ! Cette pierre là… Bon, nous perso, on voit pas trop de félin là-dedans mais on veut bien les croire.

On rentre dans le sanctuaire à travers une fissure dans la roche qui mène à un trône et à un autel où les animaux étaient sacrifiés. On ressort par une sorte de couloir en zigzag qui mène à une autre partie du site en contrebas. Q’enqo porte bien son nom car il veut dire « labyrinthe » en quechua. On vadrouille un peu dans la site et on profite du beau panorama qu’il offre avant de rentrer à pied sur Cuzco en flânant dans cette forêt de pins gigantesques.

De retour à Cusco, nous mettons tous nos appareils à charger car la prochaine étape n’est rien d’autre que la seule, l’unique… VALLÉE SACRÉE. Prêt à marcher avec nous quelques jours sur les traces des incas ?

Si vous voulez nous suivre à la trace, clique sur l’image. Tu verras tout notre parcours !

Leave a Reply