De Mexico à Puebla

Arrivée à Mexico

Ça y est, on est déjà lundi 12 juin. C’est quand même avec une petite émotion que nous quittons la France et tous nos proches. Heureusement, avec la tristesse de vous laisser vient l’excitation du voyage! Nos deux compagnons de route sont prêts eux aussi.

Départ 12h10 de Paris, arrivée 16h30 au Mexique, c’est en remontant le temps que nous atterrissons à Mexico. C’est bien 10h50 de vol et 4 films au compteur pour Juju, 3 pour Léna, entrecoupés de mini-siestes. Bon c’est long mais c’est faisable ! Nous retrouvons nos sacs à l’aéroport et c’est parti !

Première rencontre à Mexico, Rodolpho (Rodolfo? Je l’écris peut-être mal…) qui me dit d’avancer dans le métro, moi qui commençait à paniquer, la machine avait avalé mon ticket! En fait tout est normal. Il nous explique comment marche le métro ici, les deux derniers wagons uniquement pour les femmes et les enfants. On se met à discuter et il finit par nous demander notre numéro et nous envoie pleeeein de lieux à visiter dans tout le Mexique. Premier contact avec les mexicains : très positif !

On arrive sans peine dans notre Airbnb, situé en plein coeur de Mexico où nous rencontrons le gentil Martín et son chéri, et surtout par Pancito, son bulldog d’amour 😍. Encore une fois super acceuil, il nous explique où aller pour les petites courses et choper une carte Sim. Nous sommes donc fin prêts pour l’aventure.

Premier petit déjeuner avec avocat local mesdames et messieurs !! Un délice 🤤 Et le premier d’une longue série. Moi qui me restreignait sur les avocats en France, je peux vous annoncer dors et déjà que je vais en faire une ventrée! Je vous laisse apprécier la tête de Juju. On est sur un petit dej gagnant.

Puis on arpente Mexico, en long, en large et en travers. Ce qui nous frappe c’est l’absence de touristes, même en plein coeur du centre historique. On comprend qu’ils n’ont pas trop l’habitude de voir des petites blondes ou des grands dadets par ici au vu des regards curieux qu’on nous lance. Bizarre, on est en plein centre ville. C’est une sensation qu’on aura même à Puebla. On imagine que les touristes restent sur la côte près de Cancun ou se rendent juste sur les sites archéologiques et retour à l’hôtel direct. Who knows?

On remarque aussi à quel point la ville est calme et les gens sont détendus, marchent lentement. Ça change de Paris. On entend quelques musiciens à certains coins de rues mais la vraie animation arrive le soir. Les marchands de rues s’agitent encore plus qu’en journée et la ville devient vraiment bondée.

On se balade autour de la place centrale, officiellement appelée Plaza de la Constitucion mais que tout le monde appelle Zocalo (on appelle d’ailleurs toutes les autres places mexicaines Zocalo). On découvre une fois arrivé devant le Palacio Nacional ( le palais présidentiel) des ruines d’un ancien temple aztèque. Il s’agit tout bonnement de LA capitale de l’Empire aztèque, Tenochtitlan, enfin ce qu’il en reste… C’était la plus grande cité avant sa destruction en 1521, quand les hommes de Cortes ont voulu montrer qu’ils en avaient des grosses…

On rentre dans la Cathédrale Métropolitaine qui nous laisse perplexe… Elle est à la fois très chargée par endroits et pas du tout à d’autres. La grâce du christ nous a-t-elle touché? Toujours pas. Mais j’ai remarqué de mon petit oeil avisé que certains mexicains faisaient le signe de croix en sortant de chez eux ou en traversant devant une église. Visibliment, ils sont un peu plus touchés que nous ici.

Puis place à la dégustation de tacos ! Enfin ! Et deux petites quesadillas en prime tellement on a aimé la première fournée. Acceuillis comme des rois, on s’est régalé. Et même pas peur de la sauce piquante, peut être nous l’ont-ils moins dosé en voyant nos tronches de « gringos »… Nous préférons nous dire que non et que nous avons des palais d’acier !

C’est une fois repu que nous prenons la direction des Champs Elysées local, l’Avenida Paseo de la Reforma! Et alors là changement d’ambiance. Adieux les maisons coloniales et place aux buildings à la New Yorkaise, on se croit dans une ville différente. On fait un coucou à El Angel de la Independencia et on va poser nos fesses dans le poumon vert de Mexico, le bosque de Chapultepec. Incroyable de grandeur, on y trouve pas mal d’oiseaux, des petits écureuils gris et une skyline d’immeubles tous plus grands les uns que les autres.

Un musée? Et pourquoi pas deux!

Le lendemain, c’est la journée musée.

Nous commençons par le sublime Museo Nacional de Antropología. Super bien conçu, il retrace l’histoire de tous les peuples ayant vécu et vivants sur le continent américain, de la préhistoire jusqu’à nos jours. Bon, vous imaginez la taille de la bête, impossible de tout faire. Mais nous nous sommes concentrés sur ces quelques salles qui nous ont tous les deux éblouis: Salle de Teotihuacán, Salle Tolteca, Salle Mexica 😍 et Salle Maya. On retient surtout les façades reconstituées du temple de Quetzalcóatl, la Pierre du Soleil longtemps identifiée à tord comme le calendrier aztèque, les immenses statues appellées Atlantes, le chac-mool sous toutes ses formes, le disque de la Mort et la surprise dans les jardins de la salle Maya avec le Temple de Hochob reconstitué grandeur nature.

Changement d’ambiance, direction le musée de Frida Khalo qui est en fait une visite de la maison qu’elle avait avec Diego Rivera, la Casa Azul. Elle porte bien son nom, dès l’entrée, on ne peut que remarquer le bleu indigo des murs. L’intérieur est tout aussi sublime, on y voit beaucoup de ses oeuvres (notamment certaines qu’elle n’a jamais voulu exposer), mais aussi ses pinceaux, ses tubes de peinture, sa chaise roulante, ses corsets, ses robes… Le plus impressionnant: sa chambre à coucher dans laquelle elle repose toujours. Ses cendres sont en effet dans une urne en forme de crapeau (hommage à son Diego dont le surnom était « le crapeau ») posée sur sa coiffeuse. Tout a été laissé tel quel depuis sa mort. On en apprend beaucoup sur sa vie nous qui la connaissions mal. Et on se dit qu’on a de la chance de vivre la nôtre. L’ambiance est presque au recueuillement. Les visiteurs sont silencieux et respectueux du lieux, en tout cas notre groupe. Nous pouvons terminer notre visite en flânant dans les jardins dont l’atmosphère est tout aussi mystique. On prend le temps de se poser et d’admirer la beauté de ces lieux.

On foule la Chaussée des Morts… et on s’en sort vivant !

C’est parti pour le site archéologique de Teotihuacán. On ne savait pas trop à quoi s’attendre car on préfère toujours se laisser guider par les conseils des locaux plutôt que de lire 10 000 guides. Et bien merci Rodolpho (Rodolfo?) du métro ! On en a pris plein les mirettes !

Quelques conseils pour ceux qui veulent le faire:
⭐️ Prendre le bus direction San Juan Teotihuacán à la Central de Autobuses del Norte, il vous posera à la porte d’entrée 2 du site. Nous vous conseillons de marcher une dizaine de minutes jusqu’à la porte 1. Vous pourrez alors remonter tout le site sans avoir à faire d’aller retour.
⭐️ Y aller à l’ouverture du site et si possible en semaine. Nous n’étions pas plus de 10.
⭐️ Partout, mais alors absolument partout, vous lirez qu’on vous recommande de le faire avec un guide. Vous en trouvez en ligne et même sur place pour les retardataires. Alors certes, les visites guidées comportent souvent un chaufeur qui vient vous prendre près de chez vous mais la liberté de le faire à notre rythme n’a pas de prix. On y a passé 5h au total en découvrant à notre rythme, les musées, les pyramides, les infos, car oui il y a quand même des informations! Honnêtement nous ne regrettons pas notre choix. A vous de faire le vôtre !

On a encore du mal à réaliser à l’heure où j’écris ces lignes que nous venons de voir ce site. On ne s’attendait pas à autant d’ampleur. Et nous avons pu voir le temple de Quetzalcóatl en vrai ! Notre ressenti tout du long a été juste : WOW. Je vous laisse avec une vidéo, beaucoup de photos et un peu d’histoire pour ceux que ça interresse.

L’une des villes les plus influentes du continent méso-américain entre l’an 150 et 550, Teotihuacán était une cité-état très commerçante. On estime qu’il y avait plus de 100 000 habitants en l’an 250. La cité est d’abord construite sur un axe Nord-Sud autour de la chaussée des morts avec la construction de la pyramide du soleil, puis celle de la lune. Puis grâce ou à cause de la colère des volcans alentours, Teotihuacán gagne en population et construit un autre axe Est-Ouest autour du temple du Serpent à plume. La ville se fait une réputation et continue d’échanger avec les peuples alentours, notamment les Mayas. Alors pouquoi la cité s’est effondrée? D’après les infos sur sites, c’est un mélange de catastrophe naturelle et de soulèvement social qui met fin à celle-ci. La ville est engloutie sous des couches de terre si bien qu’il faudra attendre 1675 pour qu’on découvre une des deux pyramides (on ne sait pas très bien laquelle) et la fin du 20e siècle pour que le site soit réellement fouillé et protégé.

Teotihuacán attire beaucoup grâce à son immensité (20 km²) et aussi car elle abrite la plus grande pyramide d’Amérique (après celle de Cholula, qui n’est pas visible car encore ensevelie sous la colline) : la pyramide du Soleil, 215m à sa base pour 75m de haut. Pas mal, mais pas assez pour détrôner la number 1, la pyramide de Khéops en Egypte. Anecdote rigolote : les aztèques l’appelèrent pyramide du soleil alors que tout laisse à penser qu’elle était dédiée au dieu de la pluie. 🤦🏻‍♀️

Petit tour au Musée de la Cultura Teotihuacana, très concis et qui permet d’appréhender le site tel qu’il était sous les différentes époques de sa construction. On y découvre aussi les rites macabres pratiqués à l’époque et les reconstitutions de restes humains qui jonchaient sous les pyramides.

Quelques pièces du musée. Un « brasero » à droite qui servait à diffuser l’encens. Et une réplique d’un dentier humain en pierre, qu’ils plaçaient autour du cou des victimes sacrifiées (comme un collier). On adore, on veut le même ! 😬

On apprend que les pyramides qu’on voit là actuellement ne sont que les socles sur lesquels reposaient les temples. On voit aussi à quel point tout était coloré à l’époque. Quelques murs à l’abri du soleil nous permettent d’imaginer. On comprend aussi que suivant les peuples qui habitaient ici, les temples ont été recouverts par d’autres temples commes des sortes de poupées russes.

Attention ne soyez pas deçu, la montée sur la pyramide de la lune et du soleil est interdite. Seul le socle menant au temple de Quetzalcóatl est accessible. Depuis le Covid, les Mexicains ont compris la necessité de protéger leur patrimoine et nous ne pouvons que les en féléciter pour ça! La Plaza de la Luna reste toujours accessible et offre un beau panorama sur le site!

Nous profitons des jardins pour trouver un peu d’ombre et rencontrons des cactus IMMENSES.

On termine notre séjour à Mexico en mangeant dans un restaurant des Empanadas fritas con elote (sorte de chausson salé au maïs). Je vous laisse aller regarder à quoi ça ressemble, c’est pas mal du tout ! Petit verre de téquila offert par le patron quand il apprend qu’on est français. Tout se passait bien jusqu’à ce que Julien se mette à penser qu’il s’appelle Julian de La Riviera et avale un gros morceau de piment qui trainaît dans son assiette… Comment vous dire… Quand il est passé du blanc au rouge, j’attendais le vert pour qu’il nous fasse le drapeau mexicain. Mais quenéni, il s’est repris comme un chef et a même continué d’en manger en petite quantité après, quel homme! Je n’ai malheureusement pas de photo de ce moment mythique, mais je pense que tout le monde peut imaginer !

México mi amor, tengo una novia… Se llama Puebla 🥰

Ah Puebla… Mexico était chouette mais on s’attache toujours plus aux villes à taille humaine. Nous sommes donc arrivés, sur les conseils de notre hôte Martín, à Puebla après 2h de bus. Easy Peasy! On s’installe dans une auberge de jeunesse dont on ne retiendra pas le nom, elle nous a permis de dormir et c’est déjà pas mal. Et nous partons arpenter les rues colorées de Puebla.

Ici l’ambiance est encore plus détendue qu’à Mexico. Un joueur de guitare embellit notre visite du centre. On trouve des alignements de maisons éclatantes de couleur. Cette ville invite à déambuler au rythme lent des Mexicains. Après avoir traversé un petit marché à ciel ouvert, on attérit sur le quartier des artistes où une ribambelle de peintres s’aligne les uns à côtés des autres. Postés devant leurs galeries, certains ne font qu’exposer, d’autres sont en pleine leçon de peinture. Julien éternue fort et on apprend un nouveau mot de vocabulaire « Salud » pour dire à vos souhaits. Moi qui pensait qu’on disait « Jesus »… 🤷🏼‍♀️

On part à la recherche des Murales dans le Barrio El Alto. En effet il y a pas mal de steet art à Puebla, mais c’est plutôt rassemblé dans certains quartiers. En voici un exemple avec les deux volcans qui entourent la ville: celui qui fume est Popocatépetl (de son petit surnom « Popo » 💩) qui se réveilla en 1994 (certainement pour fêter mon arrivée au monde 💁‍♀️) continue de faire parler de lui aujourd’hui car il est en ce moment même très actif (il a failli compromettre notre venue à Puebla). Il reste vénéré encore à ce jour par les locaux qui lui apportent des offrandes le 12 mars car Popo abriterait l’âme du dieu Tlaloc, dieu de la pluie, donc pas mal pour avoir de bonnes récoltes; son accolyte à côté c’est Ixtaccíhuatl surnommée « la femme endormie », beaucoup plus calme.

⚠️ Il existe des Murales dans le quartier de Xanenetla, il est assez éloigné du centre et est fortement déconseillé aux touristes.

On continue de lézarder en passant d’une église à une autre. Ici, c’est pas ce qu’il manque. D’extérieur toutes plus belles les unes que les autres, l’intérieur va vous décoller la rétine ! Je vous laisse admirer !

On retourne dans le petit quartier des peintres pour siroter un Coca (LE soda phare au Mexique, ils en boivent partout et à toute heure, c’est impressionnant) et un Toronja pour Juju (un sorte de Sprite au pamplemousse). On s’installe à ce café et on savoure ce petit moment calme avant l’arrivée de la foule.

Le contraste est saisissant à la tombée du soleil. Ces mêmes rues si calmes le matin se transforment en promenade Sainte-Catherine un jour de soldes (petite ref pour nos amis Bordelais 😉). On rentre alors dans nos pénates en gardant en tête la mélodie du joueur de guitare de ce matin.

C’est tout pour le moment et c’est déjà pas mal ! Merci d’avoir lu jusqu’ici 😊. On vous donne d’autres nouvelles très vite !!

Ah oui et au fait… Toujours pas de tourista 💩 ! Même avec la limonade maison avec glaçons qu’on nous a servi au restaurant à Mexico (on a appris à dire « sin hielo » maintenant). Merci les probiotiques ?