Isla del Sol – La Paz – Torotoro
Des airs de bout du monde
Ça y est, nous venons de traverser la frontière Péru-bolivienne. Comme à chaque fois, le passage de frontière terrestre est un moment hors du temps. Les villes aux frontières sont toujours des lieux inhabités et délabrés. Mais on commence à s’habituer à cette ambiance de Far west. Cette fois-ci, aucun problème, ni côté Péruvien pour sortir, ni côté Bolivien pour rentrer. Aucune question, rien. Nous ne sommes pas habitués à des passages aussi doux ! Bon, on se rend compte qu’on a de la chance d’être français car les gardes mènent la vie dure aux latinos qui souhaitent passer la frontière…
Nous arrivons donc à Copacabana mais ne vous méprenez pas, on est loin de la plage paradisiaque du Brésil. C’est une ville sans grand intérêt à part d’être le point de départ en bateau pour la Isla del Sol. C’est pour elle que nous sommes là. Conseillée par nos copains voyageurs Marlène et Jimmy, nous nous rendons donc sur l’autre rive du Lac Titicaca.
Après une nuit à Copacabana, nous voilà donc sur le bateau direction cette île sauvage bolivienne. Bon, ça commence mal, il n’y a que des touristes avec nous lors de la traversée. On se dit que ce n’est pas si protégé que ça… Le bateau fait deux stops, un au sud de l’île, endroit le plus touristique où se trouvent hôtels et restaurants et un au nord, partie plus reculée et plus sauvage de l’île.
Bon, à peine sommes nous arrivés sur le quai nord, qu’un guide se jette quand même sur nous pour nous proposer ses services. On l’esquive discrètement tandis que tout le groupe qui était avec nous se rue sur lui. On comprend qu’il y a des gens qui viennent seulement à la journée et qui ne restent que quelques heures. On passe donc entre les groupes qui se forment et après quelques minutes de marche, nous sommes seuls au monde sur cette très belle île. Enfin presque ! On croise deux trois copains sur la route.
On flâne à flanc de colline en se délectant de la vue incroyable sur la baie et sur le lac. L’eau a des couleurs de Méditerranée, c’est assez déroutant. Moi qui avait cette image très biaisée du lac Titicaca comme étant un lac sombre, eh bien, il nous montre ses plus jolies couleurs ici. En plus, la balade se fait facilement car le chemin est tout tracé.
Arrivés au nord, nous devons payer 10 bobs pour accéder aux ruines incas. Maintenant qu’on est là, on paye notre billet et accédons au chemin menant aux ruines. Nous arrivons devant le Rocher du Puma (ou Rocher des Origines). Vulgaire rocher me direz-vous… Mais que nenni ! C’est de ce rocher qu’est sorti Huiracocha , le Dieu créateur dans la cosmologie andine, vénéré par les incas car il est le fondateur de l’Empire. Et oui, rien que ça ! Laissez-moi vous conter rapidement la légende, celle contée par l’inca Garcilo de La Vega mais remaniée par mes soins car personne n’a deux heures devant soi…
La légende de la création de l’Empire Inca
Une fois sorti de la Roche Sacrée, Huiracocha donna naissance à Ayar Manco et Mama Ocllo, tous deux provenant du Lac Titicaca. Mais attention, ils en sont sortis nickel chrome, leurs habits et bijoux étaient resplendissants. Leur mission : créer l’Empire Inca. Pour cela, rien de plus simple. Leur papa/Dieu du Soleil donna à Ayar Manco un batôn d’or à planter au centre du monde. Mais comment pouvait-il savoir où était le centre du monde ? Pas de problème, il lui suffit d’enfoncer le bâton dans la terre. Si le bâton ne s’enfonce pas, c’est que le bougre s’est trompé d’endroit. Fastoche! Alors notre cher petit couple consanguin s’en alla vers le Nord, direction indiquée par le Dieu Soleil. Parés de leurs habits de lumière, on aurait pu penser qu’ils allaient au dernier concert de Céline Dion à Las Vegas. Ça a impressionné pas mal les gens qu’ils croisaient sur leur route alors ces derniers décidèrent de marcher dans leurs pas jusqu’à la destination finale : Cusco! Souvenez-vous, Qosqo en quechua veut dire « nombril du monde ». Pas manqué, c’est là que le bâton doré s’enfonça et c’est ainsi que Cusco devint la capitale de l’Empire Inca. Bon, à l’époque y’avait pas Google maps et le GPS du Dieu Soleil était un peu faussé mais on leur pardonne. Ayar Manco, lui, ne perd pas le nord et se nomme premier gouverneur de l’Empire avec un nouveau nom qui claque : Manco Capac. Il dirigera aux cotés de sa femme/soeur Mama Ocllo.
Bon, c’est sûr que quand on regarde le rocher comme ça, on n’est pas transcendé. Mais bon, j’aime bien les mythes et les légendes qui donnent une âme à certains lieux. Juste en face, la Table Rituelle pour les cérémonies et diverses offrandes au Dieu Soleil.
Un peu plus loin, des ruines Incas qu’on surnomme Le Labyrinthe à cause des nombreux passages et tunnels existants entre chaque pièce.
La vue est déjà très belle depuis le site. Mais on monte quand même tout en haut de l’ultime colline pour admirer le panorama. On apprécie le silence que nous offre l’île. Ici, pas de voiture et croyez moi, c’est un luxe, en Amérique Latine, de ne pas en croiser.
On traversera l’île sur les sentiers escarpés des crêtes, jusqu’au sud. Petite halte à mi-chemin pour profiter encore et toujours de la vue et manger un bout. On rencontre très peu de monde sur notre route, c’est agréable. La majorité des gens qu’on croise est française. Je crois qu’on aime bien le calme, nous les français !
Puis, arrivés au village du sud, nous sommes un peu surpris. On s’attendait à voir une bourgade surpeuplée de touristes et d’animations. PAS UN CHAT. Littéralement, pas même une boule de poil à caresser… À tel point, qu’on galère à trouver l’hôtel que nous avions réservé. Nous sommes sûrement hors saison mais on ne s’attendait pas à trouver le village désert. Il y a seulement quelques enfants qui jouent dans la rue. Bon, on ne perdra pas la tranquillité de la balade, ça c’est sûr.
On part admirer le coucher du soleil avant de remplir notre « bidou ». Il fait froid ici, le vent nous fouette le visage. Impossible d’oublier que nous sommes au bord du lac (navigable) le plus haut du monde. À l’instant où j’écris ces mots, j’ai encore de la peine à croire qu’on y était, c’est incroyable. L’estomac commence à gargouiller sévère alors, sur les conseils de nos copains Marlène et Jimmy, on part trouver le restaurant Suma Uru. C’est un succès pour nos papilles ! Le restau ne paie pas de mine mais dispose d’une petite terrasse à l’extérieur qui nous a permis d’admirer le coucher de soleil jusqu’à sa fin. En plus de ça, les pizzas et la truite sont délicieuses ! Si vous passez par Isla del Sol, foncez ! La restauratrice est adorable.
Le lendemain matin, Ju a le courage de se lever extrêmement tôt pour admirer le lever du soleil. Bon, moi j’ai fait mon loir et j’ai dormi un peu plus. Mais apparemment, le lever était splendide ! En témoignent les magnifiques photos de Juju photographe.
Il est déjà temps de quitter l’île pour retrouver nos copains à La Paz. Nous ne sommes restés qu’une nuit mais si vous avez le temps, nous vous recommandons de rester une journée de plus pour profiter de l’atmosphère douce et calme de l’île. Pour partir, on chope un bateau/collectivo. On se retrouve sur le toît tellement il y a du monde.
Pour info, le bateau coûte 30 bobs par personne pour les touristes et il t’emmène au sud ou au nord de l’île. Si vous comptez rejoindre La Paz dans la journée, prévoyez du temps car il faut compter 2h de bateau et 3h30 de bus à partir de Copacabanna.
Bain de foule !
Notre arrivée à La Paz est mouvementée. On quitte notre petit paradis sur terre et on arrive dans une ÉNORME ville grouillante de monde. Je ne vous cache pas qu’il nous a fallu un petit temps d’adaptation. On est content car on retrouve nos copains de trek, Marlène et Jimmy et la bonne nouvelle, c’est qu’on ne les lâche pas pendant 15 jours ! Pour ceux qui n’ont pas lu les articles sur le Pérou, c’est un couple que nous avons rencontré il y a quelques semaines qui voyage aussi pendant 1 an en Amérique Latine. Ils sont beaucoup plus doués que nous sur les réseaux alors si l’envie vous dit d’aller jeter un oeil, leur compte instagram c’est @baskets_en_vadrouille. Puisqu’on a la chance de voyager à 4 maintenant, on s’offre le luxe de prendre un Airbnb. Mazette… Qu’est ce que ça fait du bien de se poser dans le salon, en pijama, sans avoir peur de déranger. On a même retrouvé d’autres copains de voyages qu’on a invité à l’apéro chez nous. Dans un quotidien toujours instable et toujours nouveau, la routine nous fait un bien fou !
Bon, je parle de routine mais en réalité, nous serons peu à l’appartement. La Paz est immense et elle nous attend. La ville grouille de monde et de véhicules. On retrouve l’atmosphère trépidante des grandes villes. Ça nous déstabilise un peu mais on retrouve un peu de calme dans le téléphérique.
Direction le quartier d’El Alto qui porte bien son nom car il se trouve au dessus du centre ville de La Paz, à 4150m d’altitude. En prenant le téléphérique, on survole l’étrange cimetière de la ville. C’est l’équivalent du Père Lachaise qui se dévoile devant nos yeux. Cette vaste nécropole accueille les célébrités du pays. Elle est devenue aussi un lieu d’expression artistique à travers des artistes street art et de célébration, notamment lors du « día de los muertos ». Les boliviens sont d’abord enterrés pour 10 ans puis incinérés et placés dans des enceintes plus petites. Nous n’avons pas eu le temps de le visiter mais l’endroit vaut le coup d’œil apparement.
Toujours à bord de notre téléphérique, on survole le quartier coloré de Chualluma. Très photogénique, on remarque tout de même que les rues sont désertes. Après quelques recherches, on apprend que c’est un quartier pauvre de La Paz qui a bénéficié d’un petit coup de frais pour attirer les touristes. Malheureusement, la covid, entre temps, est passée par là et les rues sont restées désertes depuis.
Nous arrivons enfin au marché d’El Alto. Il est gigantesque ! C’est une ville dans la ville. Ici, tu trouves de tout. Il y a même des allées par thèmes mais impossible de se repérer. On passe devant un stand vendant toutes sortes de pièces pour la voiture, un autre, des accessoires pour chiens; plus loin du matériel professionnel de cuisine. Bref, un joyeux bordel dans lequel il est rigolo de se perdre!
Bon par contre, notre mission de ramener des fruits et légumes fut un échec cuisant. Le marché est tellement grand qu’on n’a même pas réussi à trouver le coin fruits et légumes. Heureusement, il y a toujours des petites mamies dans la rue pour te vendre la récolte de leur jardin. J’aime l’Amérique Latine pour ça ! Tu peux absolument tout trouver dans la rue et au marché.
C’est la grêle qui nous fait quitter le marché précipitamment. Oui oui, la grêle ! En quelques secondes, la pluie s’est transformée en grêlons, les stands se sont recouverts de bâches et nous, on a couru vers le téléphérique.
De retour dans le centre, le temps s’est calmé alors on se perd un peu dans les petites rues. On tombe sur la Plaza Murillo, remplie de pigeons ! On se serait cru à Venise, les gondoles en moins.
Des sorcières pas comme les autres
Le lendemain, on passe par la Calle Jaén pour voir ses jolies maisons coloniales. On tombe aussi sur un nombre incalculable de beetle. C’est LA voiture d’Amérique Latine !
Puis on va faire un tour sur la place centrale, complètement dépourvue de charme. On jete un œil à la basilique San Francisco qui s’érige comme bâtiment principal de la Plaza Mayor. Jolie d’extérieur, elle est assez sombre à l’intérieur. On est loin de la dorure mexicaine.
Puis on remonte par les petites rues touristiques, qui à défaut d’être remplies de magasins et restaurants authentiques, sont jolies visuellement. Entre street art et décorations colorées, elles valent le coup d’œil. De préférence en début de journée pour éviter la foule.
Le plus étonnant, c’est le Mercado de las Brujas autrement dit le marché des sorcières ! Bon, ils s’emballent un peu quand ils parlent de marché car en réalité, ça ne concerne que deux rues mais c’est marrant à voir. Enfin marrant, les fœtus séchés d’alpaga et les bébés alpagas morts qui pendent en devanture des boutiques ne nous font pas trop rire… Pourquoi y trouve-t-on de telles choses me direz- vous ? Parce que le culte de la Pachamama est encore très présent en Bolivie. Ce sont donc des offrandes à la déesse de la terre. Et l’une des traditions qui persistent est assez étonnante. Lorsqu’un bolivien achète une maison ou commence une affaire, il est d’usage d’enterrer le fœtus d’un alpaga sous les fondations pour obtenir chance et prospérité grâce à la bénédiction de la Pachamama. Encore plus glauque, cette tradition peut changer « légèrement » pour ceux qui ne veulent pas débourser 3000 bobs dans un fœtus de lama, à ce moment là ils n’offrent pas d’animaux à la Pachamama mais des êtres humains..! Ils cherchent généralement le « pochtron » du coin qu’ils font boire jusqu’à plus soif et qu’ils enterrent vivants sous leur future maison. Vivants oui, car seul la Pachamama peut ôter la vie. Malheureusement, true story… Il y a un film sur ce phénomène appelé Cimetière des Eléphants. Il y a même eu un étudiant qui s’est réveillé sous terre et qui a réussi à s’échapper. Son témoignage n’a malheureusement rien changé à la situation. Résultat, on voit très peu de SDF dans les rues de Bolivie. Attention, âmes sensibles s’abstenir pour les photos à venir.
Il y a évidemment plein d’autres curiosités étranges dans ces rues, entre insectes séchés, potions et bougies magiques, tout est fait pour rendre hommage à la déesse. C’est assez paradoxale de vendre plein de grigris en plastique à enterrer sous terre compte tenu de la pollution dont nous sommes témoins ici et plus largement en Amérique Latine. La pachamama a bon dos !
Bon, c’est pas tout ça mais ça fait longtemps qu’on n’a pas parlé de nourriture non ? Si vous passez à La Paz, il faut absolument aller au restaurant Popular. C’est un « bistronomique » qui offre chaque semaine un menu différent basé sur les spécialités locales et les légumes de saison. C’est un lieu sans prétention, on mange dans une grande salle avec cuisine ouverte. Il offre un repas d’une qualité incroyable ! On goûte au mocochinche, boisson typique de Bolivie mélangeant jus de canne à sucre, cannelle, clou de girofle et pêche : un régal ! Les plats parlent d’eux même, ils sont aussi beaux que bons. À noter, je goûte à un poisson d’Amazonie si énorme qu’il le coupe en filet comme une pièce de boucher et le goût ressemble à s’y méprendre à de la viande.
Pour notre balade digestive, nous prenons de la hauteur direction un des belvédères de la ville qui nous offre une vue à 360° ! On se rend compte à quelle point La Paz est immense. Impossible d’en voir la fin. Ici, on retrouve un peu de calme. On entend les klaxons et la musique toujours omniprésente comme un murmure lointain. Ça fait du bien de s’extirper du brouhaha constant de la ville. En seulement deux jours, nous avons assisté à plusieurs fanfares et manifestations. Tous les jours, il y a quelque chose à célébrer ! On avoue qu’après notre halte paisible à Isla del Sol, La Paz nous a accueilli un peu violemment 😅.
Clap de fin, on rentre en évitant de justesse la pluie. Nous n’avons pas eu le meilleur temps pendant notre séjour ici, c’est peut être une des raisons qui ternit un peu notre image de la ville. Néanmoins, on ne peut pas nier que l’atmosphère de La Paz est unique et on est content d’avoir baigné dans cette agitation quelques jours.
Sur la trace de Petit Pied
On quitte la foule pour se perdre de nouveau dans la campagne. Direction Cochabamba en bus avant de trouver un collectivo qui nous amène directement à Torotoro. C’est toujours une expérience, le collectivo, cet espèce de mini-van très emprunté par les locaux dans lequel on est tous entassés comme des sardines au milieu des nombreux sacs de provisions. Jamais d’horaire pour les collectivos, ils partent quand ils sont pleins. C’est loin du confort européen mais pour moi, c’est indispensable à connaître. Il faut les prendre au moins une fois. C’est LA manière de se déplacer en Amerique Latine au milieu des locaux.
Arrivé à Torotoro, on ne peut pas se tromper. C’est bien la ville des dinos, il y en a grandeur presque nature, partout dans la ville !
Notre hébergement est assez spécial car il est tenu par un Suisse, Mattéo, qui tient aussi un restaurant dans lequel il fait… des raclettes et des tartiflettes ! C’est évidement la qualité des matelas qui nous a amené chez lui…. On en profite pour faire le plein de fromage car on ne sait pas quand on en retrouvera ( et faudrait pas manquer quand même!). L’ambiance est hyper cool. Les garçons passent même en cuisine pour donner un coup de main. Mattéo nous fait goûter les meilleurs vins de Bolivie. Nous ne sommes entourés que de touristes français. On a l’impression d’être en France et de prendre l’apéro avec des amis, quelle douce petite parenthèse ! Rendez vous au Cafe Cretacico si vous aussi vous êtes en manque de fromage et d’apéro !
Mais contrairement à ce que vous pensez, ce n’est pas la tartiflette qui nous a amené ici (un peu quand même), ce sont les dinosaures. On a appris qu’à Torotoro, on pouvait voir des traces de pattes de dinosaures non loin du village. Incroyable non ? J’en reviens toujours pas.
La visite se fait forcément avec un guide alors on commence la première journée avec Rita. Elle nous explique comment différencier les traces et savoir à quelle grande famille les dinos appartiennent. Par exemple ci-dessous, sur l’image de gauche, c’en est un de la famille des grands dinos herbivores (comme petit pied) et à droite un carnivore car il a 3 doigts avec des griffes.
Comment est-ce possible qu’on ait pu garder des traces de dinosaure jusqu’à notre époque ? Rita nous explique qu’avant, la terre ici était constituée de sable et d’eau et que le changement brutale de climat due à la météorite tombée au Mexique, transforma le sol, figeant ainsi les traces dans la pierre. Bon, je ne sais pas si je l’explique de la manière la plus scientifique qui soit mais vous avez compris l’idée !
On voit donc plusieurs empreintes différentes, des petites, des grandes, des familles et des solitaires. Ici, c’était un lieu de passage et on remarque que les grandes familles de dinosaure ne se mélangeaient pas à l’époque.
Puis la balade continue dans le canyon du coin. La guide nous enmene tout en bas. Ce n’est pas sans peine, il faut escalader certains rochers, sauter de l’un à l’autre. Je suis très fière de Juju qui bat encore une fois sa peur du vertige et qui finit par ne plus trop l’avoir 👏 ! La vue vaut l’effort. L’endroit est magnifique. Entre falaises abruptes, cours d’eau de couleur intense et cascades, l’endroit est paradisiaque. On en profite pour se poser et manger un bout en admirant la vue.
Il est temps de retrouver de la hauteur. La montée est plus difficile au niveau du souffle mais moins effrayante pour ma part car j’ai moins peur de glisser. On arrive tout en haut jusqu’au belvédère qui surplombe le canyon. C’est impressionnant de beauté.
On guette le condor mais aucun ne pointe le bout de son bec. Par contre, Rita et ses yeux de Lynx aperçoit une espèce endémique d’ici et rare à voir car il n’en reste que 300 en tout : le Lorita Tordo. Un petit oiseau coloré, espèce protégée car en voie de disparition. Bon, on l’a vu de très très loin, mais on l’a vu quand même.
On termine la rando en passant par un chemin qui nous fait découvrir d’autres traces de dinos, certainement des diplodocus. Ce sont les plus grosses que nous voyons ! J’en reviens toujours pas d’écrire ces lignes… Des traces de dinosaure, vous vous rendez compte ?!
On veut adopter des vizcachas
Le lendemain, nous partons à une vingtaine de kilomètres du village de Torotoro direction Tururumi. Ici, on trouve un paysage rocheux aux formes parfois animalières. Le guide nous en montre plusieurs puis on s’amuse à en découvrir d’autres.
Si vous voulez jouer, voici deux photos, à vous de trouver l’animal caché dans chacune d’elle.
Alors, vous avez deviné ? En tout cas, le lieu est très beau et nous offre une jolie vue panoramique sur la vallée.
Et cerise sur le gâteau, on découvre un nouveau Pokémon : le Vizcacha (ou viscache en français). C’est une sorte de gros lapin aux moustaches immenses avec un corps d’écureuil. Il y en a pas mal dans la région et effectivement, on croise la route de deux ou trois du genre. Ils faisaient la sieste à l’ombre des rochers. On ne connaissait pas l’existence de cet animal avant de le croiser ! Je vous laisse admirer la belle bête.
Puis on file en voiture direction la Ciudad de Itas aka la ville de Pierres. Pareil, vous l’avez deviné, le paysage est rocailleux. Mais ce n’est pas tout ! Ici, il y a des cavernes qui se sont creusées dans la pierre, formant même un labyrinthe entre certaines. C’était un lieu où sont venus vivre des hommes en témoigne les peintures rupestres. On sait aussi que les Incas y pratiquaient des cérémonies. Encore aujourd’hui, certains viennent prier la Pachamama dans ces cavernes pour qu’elle exauce leur souhait. Indépendamment du lieu spirituel, c’est un endroit magnifique avec une lumière presque divine qui vient sublimer les courbes de la roche.
Au détour d’un tunnel creusé dans la roche, on rencontre une copine nocture en train de « pioncer ». Admirez cette belle chauve-souris (sur la photo de droite hein, je préfère préciser…).
Voilà comment s’achève notre périple à Torotoro. Encore méconnu du tourisme de masse (visiblement, il n’y a que les français qui connaissent cet endroit !), ce village vaut un passage si vous êtes en Bolivie. C’est incroyable d’avoir vu de si près des traces de dinosaure ! Même si on a tous déploré le manque de protection. Certes, il est impossible de les voir sans guide mais une fois entré sur le site avec elle, nous pouvions marcher dessus et les toucher comme on le voulait. C’est assez fou mais c’est comme ça. Allez, il y en a tant qu’elles sont encore en bon état! Et pour ceux qui en veulent encore plus, une petite vidéo de nos deux jours à Torotoro.
Allez, je vous laisse, j’ai un dino à mes trousses…