Salar d’Uyuni – Sud Lipez
Alors là mes amis, attachez vos ceintures, vous allez être secoués ! Et je ne dis pas ça parce qu’à l’heure où j’écris ces lignes, je suis dans un 4×4 qui dévale une pente sablonneuse… Mais bel et bien parce que vous n’allez pas croire mon récit quand je vais vous décrire le paysage qui défile actuellement sous nos yeux… C’est bon, vous êtes assis ? Allez, allume le moteur Maurice, il est temps de voyager dans un autre monde !
Jour 1 : Bienvenue à l’hôtel de sel !
Il est assez tôt quand on rejoint notre guide Edwin à l’agence de Tupiza. C’est de cette petite ville, implantée au milieu d’une zone désertique qu’embarque dans notre 4×4, notre compagnon pour les 5 prochains jours. Deux nouveaux copains de route se joignent à notre troupe pour le tour, deux petits Suisses adorables, Célia et Gilles. Le tour ? Mais de quoi elle parle ? Et bien, si nous sommes venus en Bolivie, c’est pour voir un paysage assez spectaculaire et assez unique : un désert de sel. Le Salar d’Uyuni est tout bonnement le plus grand désert de sel au monde ! Nombreuses sont les personnes nous ayant partagé leur amour pour cet endroit alors aujourd’hui c’est le début de l’aventure pour découvrir le salar et la belle région qui l’entoure.
On quitte rapidement la ville de Tupiza pour retrouver un paysage désertique. Derrière les cactus, de superbes montagnes commencent à pointer leur bout du nez. On s’arrête à Quebrada Torre, une formation rocheuse rongée par l’eau donnant une forme très spéciale à ces montagnes.


Le périple commence bien ! Le paysage est déjà sublime. Notre guide nous explique qu’on extrait de l’or, du fer et du mercure à cet endroit. Pas le temps de creuser, on remonte dans le 4×4 pour continuer sur des routes aux allures de bout du monde. Heu… On a le plein d’essence hein …?

En chemin, on fait plusieurs stop pour observer les lamas et les vigognes. Les vigognes, c’est une sorte de croisement entre un lama et une biche. Avec son allure élancée, on dirait un lama précieux ! Je vous l’avoue, c’est notre chouchou. Même si l’alpaga reste bien mignon quand même…



Et alors surprise totale, on observe même des autruches sauvages ! C’est la première fois que nous en voyons en liberté.

Edwin rallume le moteur et le 4×4 se remet à slalomer à travers ces vallées où nulle âme ne vit. L’immensité de ces espaces est impressionnante, les plaines arides s’étendent à perte de vue.

Direction la Ciudad del Encanto, un lieu incroyablement dépaysant. On retrouve la même sorte de formation rocheuse sillonnée par l’eau, vue en début de journée mais cette fois, en version XXL. On dirait un château de sable près à s’effondrer. Il faut faire attention car la roche est quand même friable. Mais on peut tout de même s’aventurer à l’intérieur de ces montagnes verticales. Ça forme comme un labyrinthe au plafond de lumière. C’est un paysage qu’on n’a jamais vu auparavant, complètement unique et magnifique.





Il existe même un des puits de lumière à l’effigie de l’Amérique Latine.


Peu à peu, la plaine rocailleuse se transforme en paysage ensablé où la végétation tente tant bien que mal de pousser. On aperçoit quelques grandes traînées de sel laissant présager la suite. Les dunes deviennent de plus en plus grandes.


On s’approche de la ville d’Uyuni qui vit du salar essentiellement. Celle-ci n’a rien d’extraordinaire alors on ne s’y attarde pas. Direction le cimetière de trains, à la périphérie de la ville, où reposent les carcasses de trains vieilles de 100 ans. On voit des vieilles locomotives du début du siècle. L’endroit est étrange mais fascinant.



On y trouve aussi des sculptures faites avec des pièces de récup. Impressionnantes par leur taille et le soin apporté aux détails.



Le soleil commence à se coucher, il est temps de découvrir notre hôtel tout particulier pour cette nuit. En effet, il sort du commun car il est quasi entièrement construit en sel, du sol au plafond, en passant par le mobilier, notre table à manger et même notre lit! Les briques sont extraites du salar et ensuite assemblées et collées ensemble grâce à un mélange d’eau et de sel fin. Impossible à croire et pourtant vrai ! Ça isole pas mal, nous n’avons pas trop froid contrairement à ce qu’on nous avait dit.



Cerise sur le gâteau, la nature nous borde avec un merveilleux coucher de soleil sur le salar, qui est juste en face de nous. On le devine à peine, il apparait juste un mirage au loin. On dirait un immense lac. Il nous tarde d’y être!



Jour 2 : Envie de salé ?
Nous entrons dans le Salar d’Uyuni. Ça y est, ces grandes plaines blanches de sel apparaissent enfin sous nos yeux. L’immensité du lieu est impressionnante. Tout de suite on remarque par terre ces formations octogonales ressemblant aux tomettes. Ces formes sont créés par l’oxygène contenue dans l’eau sous le salar. Il faut s’imaginer 120m de profondeur, mélange d’eau et de sel. Et ce, sur 11000 km2! Il y a des millénaires, cet endroit était juste un immense lac appelé Michin. Avec les différents changements climatiques, le lac s’est asséché et transformé en un salar. Et pas n’ importe lequel car c’est le plus grand du monde! Il produit 80% du sel qu’on trouve en Bolivie. À notre grande surprise, le sel n’est pas exporté à cause de sa moins bonne qualité que les sels qu’on trouve sur le marché. Mais l’autre trésor que renferme cette plaine de tomettes blanches, c’est le lithium. D’ailleurs, nos appareils électroniques en pâtissent et se déchargent bien plus rapidement que d’habitude.
Le sel, au début un peu jaunâtre devient de plus en plus blanc à mesure que nous nous enfonçons dans le désert. Un blanc si pure que seules les traces des 4×4 nous ayant précédés, nous rappellent que nous ne sommes pas seuls ici. On pourrait s’y perdre avec une facilité déconcertante.




Notre premier stop sera los ojos de sal. On peut y voir des puits d’eau qui bouillonnent. Les gens viennent soigner leurs rhumatismes ici en s’asseyant devant les petits bassins pour respirer les gaz qui s’en échappent.

Un peu plus loin, dans un autre bassin, Edwin plonge sa main pour récupérer des cristaux de sel. Il en extrait un carré presque parfait ! Je pense à mon beau frère, prof de physique, qui aurait su m’expliquer comment cela est possible. En attendant, je contemple !

Puis on passe devant la fameuse sculpture de sel du Paris-Dakar. Une des étapes les plus dures, c’est de traverser le désert d’Uyuni car la course se passe en saison des pluies et l’eau salée, c’est la pire ennemie des mécaniques des voitures. Autre difficulté, les distances ne sont pas faciles à évaluer et les pilotes les sous estiment souvent.

Juste derrière, on aperçoit la Valle de las Banderas, une attraction faite pour les touristes qui viennent afficher leurs drapeaux. C’est rigolo de voir que le monde entier s’est rendu ici. Après, ça reste un lieu « instagramable » sans trop d’intérêts. On sourit quand même en découvrant le drapeau breton qu’on voit absolument PARTOUT. Du fin fond de la forêt guatémaltèque jusqu’au désert d’Uyuni, ils sont là les bretons ! Et on se tape un mini fou rire quand on remarque la tête de nos deux suisses à l’air circonspect lorsqu’ils entendent un français s’exclamer « oh regarde, y à même le drapeau de la croix rouge ! » Loupé Michel…


Il existe 36 îles dans le salar. La plus connue, la isla Incahuasi, est peuplée de cactus millénaires. Les cactus poussent d’un seul cm par an ! Surnommée « maison de l’inca », cette île était habitée par ce peuple quand le désert était encore un lac. Le panorama depuis le haut de l’île est incroyable. Nous sommes au cœur d’un paysage hors du commun, complètement dépaysant.







On visitera aussi la isla Pia Pia, un peu plus loin. Celle-ci n’a pas autant de cactus mais il y a une grotte qui sert de maison aux viscachas du coin. On a la chance d’en voir passer un ! Il enclenche le mode caméléon et se camoufle incroyablement bien dans les rochers. Mais ses petits yeux le trahissent et on l’aperçoit lové dans une cavité. Pour rappel, pour ceux du fond qui n’ont pas révisé, les viscachas, ce sont ces espèces de gros lapins aux allures de sages chinois qu’on trouve en Amérique Latine et qui ont l’air de nous juger quand on les regarde de trop près… Attention, à ne pas confondre avec la Marlène et le Jimmy sauvage. Je vous met des photos en dessous pour que vous puissiez les identifier correctement.




Le panorama est tout bonnement sublime. On ne se lasse pas de ce paysage irréel, à l’aspect enneigé. On tombe même sur un petit étang qui semble peint à l’aquarelle sur cette grande toile blanche. Dieu que notre planète sait faire de belles choses de ses 10 doigts !




On en profite pour s’amuser un peu. Qui dit plaine aride à perte de vue dit photo rigolote avec perspective. Alors on s’est donné à fond et croyez moi, ça n’a pas été de tout repos. Je vous laisse admirer le résultat ! Quand Juju a une petite faim et quand on a une grande soif !


On immortalise le moment avec toute la troupe. Laissez moi donc vous montrer la fine équipe avec qui nous avons passé plusieurs jours à bien rire :

On passe poser nos affaires à l’hôtel dans un petit village en bordure du salar. C’est de nouveau un hôtel de sel et c’est toujours aussi incroyable. Les enfants nous sautent dessus, curieux de voir ma drôle de caméra carrée. Un shooting photo s’improvise alors dont le résultat sera ces belles photos floues, souvenir d’un moment parfait d’échange et de complicité.


Puis, nous retournons dans le salar pour observer le coucher du soleil. Edwin nous fait la surprise de nous préparer l’apéro avec des chips, du vin et du fromage ! On voit qu’il connaît bien les français et qu’il sait comment nous faire plaisir ! On savoure ce moment hors du temps avant de retrouver nos pénates.








Jour 3 : Au pays des lagunes
Bye bye le Salar, c’était magnifique mais beaucoup d’autres belles choses nous attendent. On s’apprête à découvrir le Sud Lipez, une région surprenante !


Le paysage change drastiquement. On part d’un désert de sel pour trouver un désert de sable et de roches. Premier stop, les rails d’un train. Mais pas n’importe lequel, celui qui relie le Chili à la Bolivie. En face de nous, nous apercevons donc le Chili, derrière nous la Bolivie. C’est seulement un train de marchandise mais c’est drôle de voir ces rails sortis de nulle part en plein désert.



Edwin nous conduit ensuite au mirador du Volcan Ollagüe, un volcan sur la frontière entre le Chili et la Bolivie et qui fume côté chilien. C’est la première fois que nous pouvons observer un volcan en activité. Bon, je vous préviens, en photo c’est assez léger. Faut plisser un peu les yeux pour le voir, mais quand même, ça reste impressionnant en réalité !


Vous la voyez la petite fumée ?

On remarque aussi les immenses boules de verdures surnommées « cetelem » par Marlène et Jimmy (on comprend l’inspi !) Le vrai petit nom de cette plante, c’est « Yareta« . Elle dénote particulièrement dans ce paysage aride et pourtant, c’est souvent là qu’on la trouve car elle ne pousse qu’en altitude. Une fois morte, le boliviens s’en servent de combustible pour chauffer les maisons et utilisent aussi ses racines pour soigner l’épilepsie. Rien ne se perd, tout se transforme!

On change de paysage encore une fois. La route sillonne la vallée au milieu des lagunes de montagne.
Dès la première lagune, nous pouvons apercevoir des flamants roses, des ouettes et des vigognes ! La Laguna Cañapa est en partie blanche à cause des minéraux qu’elle contient et qui apparaissent lorsqu’elle s’assèche. Et du coup, le contraste de couleur est magnifique !







La deuxième lagune, Laguna Hedionda, nous offre en spectacle, encore plus de flamants roses. En Amérique Latine, il y a plusieurs sortes de flamants, différents de ceux qu’on a en France. Leur plumes ont des teintes davantage corail que rose. Ils sont tellement beaux à observer. On reste tous béats devant ces pauvres bêtes qui doivent se demander pourquoi on les regarde comme ça. On les observe manger, voler, même se chamailler. J’aurais clairement pu rester là toute la journée à les observer…







On continue la route des lagunes en passant devant la Laguna Chiar Kota. On est tous interloqué par sa profonde couleur bois de rose mais malheureusement on ne s’arrête pas. Edwin nous promet que c’est la petite sœur d’une lagune encore plus spectaculaire un peu plus loin. Alors on lui fait confiance et on la regarde seulement de loin. Imaginez la beauté de cette région pour qu’on puisse passer à côté de ça parce que c’est pas si exceptionnel d’après notre guide.

Dernière lagune sur notre route, la Laguna Honda. C’est une lagune à voir en prenant un peu de hauteur car elle est en forme de cœur (ou de cul, ça dépend de la perspective quoi). On aperçoit de loin, toute la vie qui peuple ce lieu. De nombreuses mouettes rieuses viennent survoler nos têtes. Cette route est un véritable paradis pour les oiseaux et animaux du coin.

On continue notre périple dans le Sud Lipez en traversant le Cañon del Inca aussi appelé Cañon de las Viscachas. Vous l’avez devinez, on voit beaucoup de ses « écureuils-lapins » dans le coin. C’est le lieu idéal pour eux, ils peuvent se cacher dans tous les recoins et petites cavités de la roche du cañon. On mange même avec eux. Attirés par l’odeur de notre nourriture, un premier vient pointer le bout de son nez, puis deux, puis trois… Plus trop craintifs, nous arrivons à les observer de près. C’est génial !






En sortant du canyon, nous arrivons dans le désert de Siloli où se trouve le fameux Arbol de piedra. C’est un rocher volcanique qui a été creusé par le vent avec le temps. Sa forme très particulière fait penser à un arbre. Mais on l’avoue, nous n’avons pas été très impressionnés car il est, en fait, riquiqui. Ça me rappelle la première fois que j’ai vu la Joconde, tiens… Qu’à cela ne tienne, c’est l’occasion de faire du yoga ! Voici mes dames et messieurs, la positon de l’arbre devant l’arbre :



On arrive au lieu préféré d’Edwin pendant ce tour : la Laguna Colorada. Bon effectivement, il ne nous avait pas menti. La grande sœur de la Laguna Chiar Kota est impressionnante ! Sa teinte rose hyper intense s’accompagne de touches de bleu et de blanc. Le minéral qui fait la couleur blanche dans cette lagune s’appelle le Borax. Il était, autrefois, exploité pour créer… de la porcelaine ! On fait le tour de cette lagune aux allures de palette de peinture, qui est aussi riche en animaux. En plus des flamants, on aperçoit quelques alpagas en vadrouille. Je tiens à préciser que, comme absolument toutes les photos de ce blog, aucune image n’a été retouchée. C’est vraiment la couleur de l’eau. Je soupçonne quand même les flamants de déteindre dans la lagune…






Ça aurait pu s’arrêter là mais le clou du spectacle arrive. Edwin nous emmène observer les Geyzers. Nous arrivons sur un lieu lunaire. Devant nous, des dizaines de cratères fumants. Le souffre enveloppe nos narines de cette « délicieuse » odeur d’oeufs pourris. Le spectacle est incroyable, on voit l’eau bouillir sous nos pieds. Il n’est pas difficile de s’imaginer l’intensité de l’activité souterraine…



On ne s’attendait pas à voir une aussi grande variété de paysages en commençant notre périple dans le Sud Lipez. Et nous ne sommes pas au bout de nos surprises ! Mais ce soir, nous nous couchons tôt car demain, on quitte un moment la voiture pour retrouver nos bâtons de randonnée…
Jour 4 : On suit les traces de Tina Arena pour aller plus haut
Êtes vous déjà monter à plus de 6000m d’altitude ? C’est ce que nous venons de faire ce matin. Laissez moi vous raconter…
Levés aux aurores, nous embarquons dans le 4×4 qui nous emmène assez haut sur le volcan Uturuncu. C’est un volcan en semi-sommeil donc encore très actif à l’intérieur. En effet, nous sommes les témoins de plusieurs fumerolles et geysers sur la route menant au volcan.

La voiture nous dépose à 5500m d’altitude et c’est à nous de jouer. C’est déjà très haut. En effet, ce sommet à 6000m est considéré comme l’un des plus faciles au monde car il « suffit » de monter de 500m. Mais l’altitude nous empêche de marcher comme on le ferait d’habitude.
Il fait un froid de canard à cette hauteur et malgré nos équipements, on a froid aux mains et aux pieds. Après 10mn, le guide local qui nous accompagne avec Edwin, nous prête des gants un peu plus costaud et ça va déjà un peu mieux. On marche très très lentement pour éviter de s’essouffler. Bon, peut être un « chouilla » trop lentement. On finit par être congelé. En plus du froid, le vent s’ajoute à la fête et vient nous lacérer le visage. Mais on fait une pause à 200m du sommet à l’abri du vent. Le guide local nous offre une infusion aux plantes censée aider pour le mal de l’altitude. En montant, je commençais à avoir du mal à respirer alors il me donne aussi de l’Agua Florida : une fiole d’alcool dans laquelle on a fait infuser plusieurs plantes médicinales t’aidant à respirer. Et effectivement, après avoir respiré ce mélange, je n’ai eu aucun problème pour terminer l’ascension.
Ça y est, le sommet est là, 6008m au dessus de la mer. On se prend tous dans les bras pour se féliciter. Même si c’est un sommet à 6000m facile à grimper car il n’y a que quelques mètres d’ascension sans neige, ça n’en reste pas moins un sommet très haut alors on est fier de nous ! On s’abrite du vent glacial devant le petit muret de pierres. Puis on immortalise le moment en prenant quelques photos et en savourant ce panorama unique. De là haut, on aperçoit l’Argentine et le Chili. Des dizaines de lagunes, semblant êtres des gouttes d’eau, sont éparpillées entre les montagnes. C’est époustouflant…





Bon, puisqu’on est monté, il ne reste plus qu’une chose à faire : descendre ! Et si d’ordinaire, la descente peut s’avérer plus facile que la montée, elle est en l’occurrence bien plus difficile pour moi. Nous passons sur l’autre versant du volcan pour descendre car il est moins pentu. Bon, ça reste quand même une descente à pic et nous devons zigzaguer dans le sable et les cailloux jusqu’à la voiture. Mais nous ne sommes absolument plus à l’abri du vent de ce côté et ce dernier souffle atrocement fort. Alors entre le froid, le sable qui vient dans mes yeux, la peur de me casser la figure méchant et le rythme soutenu qu’impose le guide (il courait ce malade !), je panique « un poquito » ! Heureusement, j’ai un Juju sous le coude pour m’épauler et pour m’attendre. Et j’arrive tant bien que mal à descendre les mètres qui nous séparent de la voiture.



Notre avis sur l’ascension:
On est trop content d’être monté à plus de 6000m d’altitude ! C’est un sommet assez accessible, car pas besoin de faire de l’alpinisme et il peut se faire sur la journée car on nous dépose en voiture à environ 5500m. Pour Juju, il lui a manqué un peu de challenge. Pour moi, pas de soucis de ce côté là, j’ai eu ma dose entre la descente infernal et le souffle court à la montée. Même si ça reste un sommet facile, je l’avoue aussi, ça n’en reste pas moins un 6000m donc ne foncez pas tête baissée et acclimatez vous si vous souhaitez le faire. Mais on ne peut que le recommander, la vue à l’arrivée est incroyable…
Après avoir pris une bonne douche , nous voilà de nouveau reparti. Le paysage est très changeant. Au creux des canyons désertiques se dévoilent des vallées verdoyantes où broutent quelques lamas. Après quelques kilomètres, de nouvelles lagunes pointent leur bout du nez. On s’arrête à l’une d’elle pour observer les flamants et les vigognes. Il y a là aussi un vent à décorner les bœufs. Même les flamants galérent à voler, ce qui est assez drôle à observer!

Une autre lagune, Laguna Kollpa tire son nom du minéral qu’elle contient et qui la rend naturellement blanche. Le Kollpa est utilisé comme détergent naturel pour laver le linge et le corps. Par contre la Bolivie envoie le produit brut au chili pour qu’il le transforme et le lui revende par la suite car il n’y a pas d’usine de transformation ici.

Arrivés à notre hôtel, nous avons la bonne surprise de découvrir qu’il se situe en face d’une jolie lagune.

Cerise sur le gâteau, à quelques mètres de là, il y a des bains naturels d’eau chaude grâce à l’eau souffrée des volcans. Alors on affronte le froid et on se jette à l’eau. L’eau est à 38 degrés, on est tellement bien… Mais on garde quand même les bonnets ! On a la chance de n’avoir le bain que pour nous. Et Edwin se joint à nous. C’est chouette de passer un moment avec lui.


On dîne devant le coucher de soleil avant de faire une partie endiablée d’UNO. Puis on part se coucher avant d’entamer notre dernière journée en Bolivie. Et oui, déjà…

Jour 5 : Traverser une frontière en plein désert, check !
Le matin, nous nous sommes tous levé à 4h30 pour observer le lever du soleil. Bon, Edwin nous avait promis un ciel embrasé en reflet sur la lagune. On l’a attendu… Il n’est pas venu! C’est le jeu ma pauv’ Lucette.
Après le petit dej, en voiture Simone! Le paysage rocheux laisse carrément place à un désert de sable, parsemé de lagunes avec les montagnes boliviennes, chiliennes et argentines en fond. Edwin nous balade à travers la Pampa Jara, maintenant appelé désert Salvador Dalí. Le lieu est entouré de la cordillère colorée des Andes (frontière avec le chili) et des volcans Boliviens. Dalí n’est jamais venu ici mais il a fait une série de tableaux ressemblent fort à ce paysage, donc ils ont rebaptisé le désert en son nom !



La route serpente à travers le désert où l’on observe les dernières lagunes boliviennes. On s’arrête devant le volcan Licambur qui se trouve sur la frontière entre le Chili et la Bolivie. À ses pieds siège la laguna verde surnommée ainsi car quand il y a du vent, le cobalt et l’arsenic contenus dans l’eau sont remués donnant une couleur verte à la lagune. À cause du mélange toxique, impossible d’y voir des flamants. Lorsqu’il n’y a pas de vent, l’effet miroir est assez splendide.

On continue notre route au milieu du désert jusqu’au moment où nous tombons sur le premier poste aux frontières. Oui, pour sortir de Bolivie, on passera par deux postes dont un où il nous faudra payer 15 bob pour avoir notre tampon de sortie du territoire… Lunaire ! C’est toujours une expérience le passage des frontières terrestres. Ce poste aux frontières tout particulièrement car il se trouve complètement perdu au milieu du désert, d’où leur interprétation très personnelle de la loi…

Arrivés au Chili, on se sépare d’Edwin qui fera toute la route inverse dans la journée. On est tous un peu triste de le laisser car il a rendu notre séjour plus qu’agréable avec ses petites attentions et sa bonne humeur constante. Pour ceux qui cherchent un super guide, voici le numéro de l’agence: +59173850846. Demandez Edwin en guide. Il ne reste plus qu’à construire un groupe de 6 personnes et roule ma poule!

Et comme cadeau avant de quitter cette région, une petite vidéo récapitulatif de ces 5 jours fantastiques !
Bilan de la Bolivie
On est passé à la vitesse de la lumière en Bolivie car nous étions pressés par le temps mais c’est clairement un pays où nous aurions pû rester plus longtemps. On a donc visité les incontournables et on est plutôt resté sur le circuit « touristique » mais c’est un pays qui a beaucoup plus à offrir à notre sens.
Ce qu’on a aimé:
– La variété des paysages : entre îles, lagunes, montagnes et déserts. Les paysages sont époustouflants et certains sont uniques au monde, comme le Salar d’Uyuni.
– Sucre : la capitale officielle de la Bolivie, une ville incroyable qui a beaucoup à offrir. On a adoré faire le food tour avec Cristian, un peu d’histoire autour de bons petits plats locaux : le bonheur !
– Le Sud Lipez : on entend beaucoup parler d’Uyuni, et oui c’est magnifique, mais toute la région autour est incroyable. Les lagunes au pied des volcans sont époustouflantes et il n’y a qu’en Bolivie qu’on a pu observer des flamands d’aussi près.
– Les animaux : flamants, vigognes, lamas, alpagas, viscachas et j’en passe. Y’a qu’à rouler dans la pampa pour les trouver !
– Les traces de dinosaures : jamais on aurait pensé en voir dans notre vie, c’est chose faite !
– Le vin : bien plus sous côté que le vin argentin et chilien, le vin bolivien gagne a être connu car on s’est régalé !
– un pays pour les backpackers : on a pu se faire plaisir sur les restaurants et les à côtés car le coût de la vie est faible ici. Pays super pour les petits budgets.
Ce qu’on a moins aimé:
– L’accueil des gens. Venant du Pérou, ça a été la douche froide pour nous. Après, nous sommes surtout restés dans les lieux touristiques et ce n’est pas ici qu’on a le plus d’authenticité.
– La Paz : on ne vous déconseille pas de le faire mais ce n’est pas une ville qu’on a particulièrement apprécié. Faut dire que la météo n’était pas de notre côté non plus…
– Le risque alimentaire : il paraît qu’il y a un dicton ici: qui n’est pas tombé malade, n’a pas visité la Bolivie. Bon la case est coché pour ma part ! Ici, encore plus qu’ailleurs, il faut faire attention à son assiette.
En résumé, nous n’avons qu’une envie, c’est revenir pour sortir des sentiers battus. À bientôt la Bolivie… et Bonjour le Chili !
Merci pour ces paysages de rêves. Les photos magnifiques, et le film 🎥 superbe ( et sans drone) ce qui le rend je trouve encore plus beau car cela correspond vraiment à ce que l on peut voir en réalité. 👌💙