Maragua – Sucre
Arrivée matinale à la capitale
Nous reprenons la route direction la capitale du pays : Sucre ! Mais quoi ? C’est pas La Paz la capitale ? Minute papillon, j’y reviens tout à l’heure.
Nous arrivons par le bus de nuit et découvrons la ville à 5h du matin où les seuls habitants sont les chiens errants. On se fait même « pote » avec un chien qu’on baptisera Médor (oui, on ne peut pas être très original à 5h du mat…). Il nous protégera becs et ongles des autres chiens féroces. La ville aux murs blancs se réveille doucement. Entre églises et placettes, il y a plein d’endroits où se poser. On choisit la magnifique grande place centrale en attendant que les commerces ouvrent.



On prend un excellent petit déjeuner au Cosmo Cafe où la dame propose même une version française avec tartine au Nutella et nous sert un pain fantastique. Puis, on se dirige vers notre maison pour les jours à venir. L’avantage de voyager à 4, c’est qu’on peut s’offrir des Airbnb à moindre coup alors on en profite.
On passera plusieurs jours à Sucre, la ville est incroyable, gorgée de bons petits restaurants et empreinte d’histoire. Il y a aussi pas mal de choses à faire autour.
On commence d’ailleurs par sortir de Sucre et découvrir ses alentours avant de vraiment découvrir la ville. Enfin, je dis « on » mais je devrais plutôt dire « ils » car l’équipe de choc fera le petit trek sans moi à cause d’une vilaine contracture musculaire qui m’a fait la misère quelques jours. Que voulez vous, je reste une sportive du dimanche ! Je donne donc pour la seconde fois ma plume à Juju pour vous raconter le trek.
Jour 1 : Youhou, y’a quelqu’un ?
Aujourd’hui est un grand jour car nous décidons de sortir de notre zone de confort. En effet, nous allons nous séparer… Le temps d’un weekend, évidemment. Léna étant « gravement blessé » à la cuisse gauche, elle décide de rester se reposer à l’appartement pendant que Marlène, Jimmy et moi partons sur les chemins boliviens à la découverte du trek de Maragua.
Un déjeuner vite englouti, des adieux déchirant avec Léna et nous voilà partis pour prendre le collectivo direction Potolo. Coincé entre le chauffeur (sosie bolivien de Gilbert Montagné, la vue en plus) et une femme avec son bambin, le voyage se passe sans grande difficulté et les paysages qui défilent sont magnifiques.
Après 1h30 de route, on demande au chauffeur de nous déposer à Capilla de Chataquila (point de départ de la randonnée). Les premiers kilomètres se font sur une partie du chemin de l’Inca. Nous sommes charmés par les paysages que proposent notre itinéraire. Au bout de quelques kilomètres, on arrive à un premier point de contrôle. Nous sommes obligés de payer 10 BOB pour pouvoir continuer notre route. Nous en rencontrerons plusieurs sur la route. Il s’agit de passages plus ou moins officiels. Mais cet argent revient aux différentes communautés qui se chargent d’entretenir les sentiers (mas o menos, on ne va pas se mentir). Quelques temps après, deux compagnons, de types canidés, décident de faire la route avec nous. Les chiens étant parfois très agressifs en Amérique du Sud, on marche en gardant toujours un œil sur eux.



Au bout de quelques kilomètres, un dilemme s’impose à nous. Notre chemin est coupé en deux par une rivière assez large et avec pas mal de courant. Est ce qu’on traverse ou est ce qu’on cherche à emprunter un autre itinéraire ? En regardant la carte, on se rend bien compte que l’on perdrait beaucoup de temps à faire un détour. Ni une ni deux on enlève nos chaussures et on entame la traversée. Enfin… c’est avec plein de courage que Jimmy et moi regardons Marlène traverser la rivière en première. Voyant que tout va bien et qu’elle n’est pas morte emportée par les eaux, nous retroussons nos manches (enfin plutôt nos pantalons) et nous la rejoignons de l’autre côté. Malheureusement, nos deux compagnons (finalement très sympas) cherchent des solutions mais ne parviennent pas à traverser. C’est donc retour à la casa pour nos deux toutous.

L’émotion passée, nous continuons notre route à travers de beaux panoramas. Parfois, nous traversons des villages complètement désertiques (ce qui nous rappelle le canyon de Colca). Où sont les habitants ? Aucune idée. La plupart du temps, nous sommes les seuls sur le chemin. De temps en temps, nous croisons quelques voitures remplies de touristes qui n’ont pas eu la foi de faire le chemin à pied, mais c’est tout. On continue comme ça jusqu’au village où nous allons passer la nuit.


Arrivée à destination, nous remarquons que le village est, lui aussi, complètement désert. Nous commençons par aller voir une cascade que Marlène et Jimmy avait repéré mais elle est à sec durant cette période de l’année. En revanche, le spectacle doit être magnifique durant la saison des pluies. On en profite pour observer la « grotte du diable ». On l’appelle comme ça parce que la forme de cette grotte fait penser à un « diable » (ils ont pas mal d’imagination dans le coin).



Après avoir marché sur plus de 18km nous rejoignons notre hôtel, lui aussi désert. On se retrouve devant une porte fermée et personne pour nous ouvrir. Après quelques minutes d’attente, Marlène parvient à joindre notre hôte qui nous invite à rentrer et à faire comme chez nous (le cadenas sur la porte n’étant pas verrouillé). On fait un petit tour du propriétaire. L’auberge n’est pas grande et assez sommaire mais on s’y sent bien.
Un petit break chocolaté s’impose, une douche également. Ensuite on décide de partir en exploration du village. On croise quelques enfants qui jouent mais on ne voit pas grand monde. On se sent quand même un peu seul. On finit par trouver la seule « tienda » du coin avec quelqu’un à l’intérieur (miracle !!). On fait le plein de provision pour la journée du lendemain et on rentre à notre auberge.
Au retour, on découvre notre hôte et quelques personnes qu’elle avait invité pour la soirée. Mais ils ne la passeront pas avec nous et iront festoyer dans le jardin. On rencontre également Maria (j’ai changé son nom pour qu’elle ne soit pas identifiée… c’est faux, je l’ai juste oublié) qui nous prépare notre repas du soir. En discutant avec elle, on apprend qu’elle vient d’Espagne, qu’elle est en étude et qu’elle prépare un doctorat. Elle est ici pour quelques mois et enseigne dans l’école du village. Après un bon repas, on décide d’aller se coucher car demain, départ aux aurores pour une nouvelle journée de marche d’environ 18km.
JOUR 2 : On traverse un cratère
Après une bonne nuit de sommeil et un bon petit déjeuner, nous voilà repartis sur les routes boliviennes. Aujourd’hui, le but est de rejoindre Potolo pour prendre le collectivo qui nous ramènera à Sucre. Avant de partir, nous profitons des belles lumières du matin pour faire quelques photos et admirer le paysage.


Marlène et Jimmy ont repérés 2/3 points notables à observer durant cette journée. Le premier étant un cratère de météorite, nous partons à sa recherche. Bon… on a cherché mais on n’a pas trouvé. En y repensant et en lisant quelques articles sur le sujet, il se trouve qu’il était juste sous notre nez enfin plutôt on était en plein dedans. Et oui, le village de Maragua se trouve dans le cratère, et ceci explique cette curieuse formation géologique tout en arrondi. En réalité on ne sait pas vraiment si l’origine de ce cratère est dû au crash d’une météorite ou au mouvement des plaques tectoniques.


Le prochain point d’observation se trouve à quelques kilomètres de Maragua. Nous remontons en haut du cratère, profitons de la belle vue qui s’offre à nous et continuons notre route jusqu’à notre prochaine étape. Nous y voilà, les empreintes de dinosaures de Niñu Mayu. Évidemment, il faut payer notre dû. Un monsieur est là pour veiller sur le site afin que ce dernier ne soit pas vandalisé. Bon, une fois qu’on a payé il est parti et plus personne pour surveiller. Les traces ne sont pas particulièrement protégées (absence de barrière, pas besoin de guide) contrairement à celles que nous avions vu à Torotoro. Pas plus d’informations sur ces empreintes mais c’est toujours incroyable de se dire que nous sommes sur les traces de dinosaures qui ont existé plusieurs millions d’années avant nous.


Après les empreintes, notre but est de rejoindre Potolo. A ce moment-là, notre GPS devient notre plus grand ami car il n’y a pas de sentier. Guidé par Jimmy, nous traversons des champs et prenons des descentes sans vrai tracé. Bref, pas toujours évident de se repérer mais rien n’enlève le plaisir d’être en pleine nature et du calme qui s’offre à nous.


Une dernière grosse montée se présente à nous et une fois franchie, nous nous retrouvons sur une piste beaucoup plus facile à suivre. Il nous reste quelques kilomètres avant Potolo et nous retrouvons peu à peu la « civilisation » : les maisons se font plus nombreuses, on croise quelques habitants.


Ca y est, Potolo en vue ! On aperçoit aussi un collectivo que l’on décide d’arrêter. Il se trouve que c’est celui qui va à Sucre et qu’il n’y en aura pas d’autres avant plusieurs heures. Le collectivo a beau être rempli nous prenons quand même la décision de monter pour ne pas avoir à patienter des heures à Potolo. On monte comme on peut. Le chauffeur me place à l’avant, un peu serré mais ça va. En revanche Marlène et Jimmy n’ont pas cette chance. Jimmy passe une bonne partie du voyage debout, dans une position pas très confortable. Marlène finit par s’assoir à côté d’une dame qui largue son déjeuner et retapisse, au passage, la carrosserie du camion. Et oui, même les boliviens ont du mal à supporter la conduite en collectivo. Après deux jours d’un superbe trek nous retrouvons Sucre et Léna qui s’est bien rétablie. C’était chouette de partager ce moment avec Marlène et Jimmy et merci à eux de me l’avoir proposé.

Des petits plats et des grandes histoires !
Alors ça vous a plu ? Pas mal le Juju écrivain ! Mais je reprends quand même la plume pour vous raconter la suite…
On décide de découvrir la ville par le biais de la gastronomie ! Rien de mieux non ? On nous a recommandé mille fois le Food Tour de Cristian, un Suisse Péruvien qui est venu retrouver ses racines dans son pays d’origine. D’ors et déjà, j’annonce la couleur : le tour a été INCROYABLE ! Cristian mêle à la perfection recette locale et anecdotes culturelles. Si vous souhaitez faire sa visite à Sucre avec lui, voici son numéro : ±59168947892. Il propose des tours en français, en anglais et en espagnol. Réservez un peu à l’avance, il commence à être victime de son succès !
Voici un petit résumé de notre tour avec lui. Si vous ne voulez pas être spoilé et avoir la surprise de ce que vous allez manger ou si vous n’êtes pas vraiment féru d’histoire alors on se retrouve plus bas.
Cristian commence le tour en nous expliquant l’importance de… Potosí! Cette ville minière avait une importance fondamentale au 16e siècle grâce au Cerro Rico, une montagne où on extrayait de l’argent. La ville devient la plus peuplée d’Amérique Latine, dépassant alors Mexico. La légende dit que la quantité d’argent sortie de la mine aurait pu servir à construire un pont entre le continent sud-américain et l’Espagne. Ils ne sont jamais excessifs dans les contes et légendes …! L’importance de Potosí sur la scène mondiale est immense car c’est là-bas que le premier peso mexicain aux initiales de la ville, PTSI, fut frappé, donnant par la suite le symbole actuel sur le dollar américain ! Mais l’utilisation massive de l’étain, moins cher, ainsi que l’appauvrissement de la mine mit fin à la grande période de Potosí. Ainsi, la ville n’a pas été nommée capitale de Bolivie malgré son passé glorieux.
Nous revenons donc à Sucre. Cristian pointe du doigt la Basilique St François d’Assise où le 25 mai 1809 un cri de liberté retentit, le premier d’Amérique Latine. Pour la première fois, la population se rebelle contre le roi d’Espagne. Cela attira l’attention de Simon Bolivar qui passera à l’action une fois qu’il aura eu vent des premières manifestations de Sucre. C’est ici que tout commence et que tout finit puisque c’est à Sucre qu’est signée la déclaration d’indépendance.


Bon, l’histoire c’est bien beau mais place à la bouffe ! Petite interlude lorsque nous passons devant une Salteñeria. Cette boutique spécialisée dans la vente de Salteñas est malheureusement fermée car c’est un met à consommer de préférence le matin et il est 14h… La Salteña, ça ressemble à une empañada mais sans en être une. La recette a été inventée par des argentins originaires de Salta (d’où le nom) mais vivant à Potosí ! C’est donc bien une recette bolivienne qui consiste à insérer un bouillon aux légumes et à la viande avec un œuf dans une pâte bien soudée. On a pu en goûter à Potosí et effectivement, c’est un régal ! Ça change des empañadas qui sont souvent mono-goût.

Puis, on passe devant un drapeau Bolivien, Cristian nous explique la signification des couleurs : rouge pour le sang versé pendant la guerre d’indépendance, jaune pour l’or qui est la première richesse du pays et vert pour la nature variée et florissante.

Cristian nous amène ensuite au marché découvrir les fruits exotiques du coin. On déguste les traditionnels jus dans une Juguería. On se rend compte qu’on a bien visité l’Amérique Latine car on connaît tous les fruits et nous sommes des habitués des stands à jus des marchés. Une seule question se pose: comment allons nous faire à notre retour en France…? Pour nous conquérir davantage, Cristian nous emmène déguster du fromage, de chèvre en plus ! Bon la dame est adorable mais je suis désolée… personne ne fait aussi bien le fromage que les français. 🫣



On prend ensuite la direction du « comedor » du marché, autrement dit la cantine populaire où l’on goûte à la fameuse sopa de maní. C’est une soupe à la cacahuète fraîche donc elle n’a pas le goût de la cacahuète qu’on connaît mais c’est un délice ! Agrémentée de petites pâtes, légumes et morceaux de poulet, c’est presque un repas complet à elle toute seule. Ici, la soupe c’est sacré, plus que n’importe où en Amérique Latine. On en mange matin, midi et soir et toujours en entrée. En même temps, je comprends… Les soupes sont délicieuses ici. L’autre grand classique, c’est la soupe de quinoa.

Petite balade digestive dans une autre partie du marché. On salive devant les fruits secs et les piments séchés, un peu moins devant les gâteaux qui font grimper mon taux de sucre dans le sang juste en les regardant ! On s’arrête devant un drôle de fruit séché qu’on ne reconnaît pas tout de suite alors qu’il est très courant dans nos vergers français… Ce sont des pêches séchées! Elles servent à faire la fameuse boisson qu’on a goûté à La Paz, le Mocochinche.






Ça nous ouvre bien l’appétit et ça tombe bien car on part goûter le premier plat traditionnel de Sucre, tenez vous bien… C’est la saucisse-bière ! Non non, nous ne nous sommes pas téléportés en Alsace. Ici, le « chorizo con pan » avec une cerveza locale est le plat populaire par excellence. Je vous laisserai vous faire votre avis en allant le goûter par vous même. C’est bon mais pour nous, y’a pas de quoi casser 3 pattes à un canard. Ah bah, on est exigeant..!

Le deuxième plat traditionnel (oui oui, on va pas mourir de faim dans ce tour, c’est certain !) est par contre super bien, tant sur le plan gustatif qu’historique. Parlons du « Mondongo« . Créé par les esclaves de Potosí à la vue du gaspillage alimentaire de leurs maîtres, ils récupéraient les abats de viande jetés pour les cuisiner. Quand ils sont arrivés à Sucre avec la recette, la pomme de terre, le piment rouge et le persil ont été ajoutés pour créer le mondongo qu’on connait actuellement. Avec le temps, la viande devient plus accessible, les tripes sont remplacées par la viande de porc. Mais attention, c’est seulement à Sucre. Dans d’autres régions de Bolivie, on garde la recette originale, c’est à dire avec des abats. Cerise sur le gâteau, le plat est même aux couleurs de la Bolivie avec le rouge de la sauce, le jaune des pommes de terres et le vert du persil. À quand un plat bleu blanc rouge ?

Pendant le repas, Cristian nous explique que d’ici quelques jours, pour la Toussaint, un grand événement culinaire intimement lié aux morts aura lieu. Pour el día de los muertos, les maisons sont ouvertes à tout le monde (touristes compris), les familles célèbrent leur mort de l’année en accueillant, avec un rituel précis, les gens qui veulent entrer chez eux pour prier pour leurs défunts. À cette occasion, la famille offre du mondongo et tout le monde mange ensemble. Toutes les heures, il y a des prières collectives pour le mort. Plus il y a du monde, plus on reste longtemps dans la famille et plus le mort reçoit de prières, meilleure sera sa vie dans l’au-delà car il ne sera pas oublié. C’est pour ça que tout le monde est absolument le bienvenu. On repère facilement les maisons qui pratiquent ce rituel car les habitants accrochent des rubans noirs et violets au dessus de leur porte.
Puis petite marche digestive jusqu’au parc Simon Bolivar où Cristian nous explique enfin pourquoi La Paz n’est pas la capitale du Pérou! Lors de la révolution, l’armée de libération a été fondée par Simon Bolivar. Cette armée va libérer les territoires du Vénézuela, d’Équateur, de Colombie, du Panama, du Pérou et de Bolivie. Se faisant, Simon Bolivar va devenir président de la Grande Colombie (actuels Équateur, Colombie et Vénézuela) et par conséquent, c’est le Maréchal Sucre qui devient chef de l’armée qui aide à libérer le Pérou. Puis c’est à Chuqichaka que se rencontrent les grands hommes et femmes de la libération. Le 6 août 1825 naît la République de Bolivar, future Bolivie dont la capitale provisoire est Chuqichaka en raison de ses conditions climatiques favorables. En 1839, n’ayant pas trouvé d’autres capitales, on change le nom Chuqichaka (ancien nom quechua) par Sucre en hommage au Maréchal et elle devient capitale officielle de la Bolivie.
Mais alors que vient faire La Paz dans tout ça ? La guerre du pacifique change la carte et transforme la Bolivie en un pays enclavé, sans plus aucun accès maritime. Par conséquent la capitale n’est plus sûre et le président décide de lui même de s’installer à La Paz. Depuis, le siège du gouvernement est déplacé à La Paz mais la capitale inscrite dans la constitution du pays demeure toujours Sucre. Pas de débat pour Cristian, il n’y pas pas deux capitales comme le laisse entendre les définitions des dictionnaires, mais bien une seule et une ville où siège le président. Voilà, maintenant vous saurez quoi raconter à Tata Suzanne pendant le repas de Noël!
On termine la visite par la dégustation la plus délicate : le cœur de bœuf ! Coupé finement en lamelle, ici on le cuisine au barbuc. Je n’osais pas trop goûter mais je suis trop curieuse pour ne pas le faire… Et ben figurez vous que ce n’est pas mauvais ! Je n’en mangerais pas de nouveau mais on a été surpris d’avoir aimé le goût.

Le tour s’arrête là mais Cristian nous dévoile encore quelques bonnes adresses, notamment un rooftop permettant d’avoir une vue panoramique sur Sucre au coucher du soleil. Vous avez donc deviné notre destination de ce soir. On ne se prive pas d’un petit verre en bonne compagnie puisqu’on y retrouve Cristian, alleché par l’idée d’une partie endiablé de Uno. Et sachez que pour nous, le Uno est un jeu à prendre très au sérieux. En témoigne la tête de Jimmy qui n’hésite pas à dégainer la frontale quand il commence à faire trop sombre. Ce n’est pas la nuit qui va nous empêcher de jouer, non mais!





Notre découverte de Sucre s’est beaucoup faite à travers sa nourriture. Ici, il y plusieurs restaurants gastronomiques au prix d’un restaurant classique en France. Vous commencez à nous connaître… On ne résiste pas à l’idée de se faire des bons restaurants. Alors on en profite. On testera le Nativa. Bon, contrairement à tous les avis qu’on a vu sur le sujet, nous restons perplexe. Oui certains plats étaient bons et complexes en saveur mais nous sommes passés à côté d’autres. Et dans l’ensemble, nous avons plus eu l’impression d’avoir eu des échantillons qu’un vrai repas. Je n’ai pas pu me retenir de rire quand le dessert est arrivé, à savoir une fine tranche de poire posée seule dans son assiette. Malgré les 8 plats, nous sommes ressortis en ayant faim… Je crois qu’on est trop gourmands pour ce genre de restau 😂. On finira même à la Cabañita, le kebab revisité du coin et conseillé par notre guide culinaire Cristian, pour remplir notre estomac. Nous connaissons des voyageurs qui ont testé El Solar, un autre restaurant gastronomique, qui est mieux d’après eux. À vous de nous dire !
Maria fait travailler nos mollets pour nous rendre sexy !
On nous a conseillé une autre guide sur Sucre qui propose des visites guidées gratuites. Et deuxième belle surprise, on découvre la pétillante Maria qui nous montre toute une partie de la ville que nous ne connaissions pas. Puis Maria, c’est la spécialiste des « fun facts ». Au milieu de l’histoire de son pays, elle cale des petites anecdotes pas piquées des hannetons ! On vous conseille vivement de la contacter au +59169685172 et de faire le tour avec elle. Sinon, voici ce qu’on a retenu :
Fun fact #1: Si vous regardez attentivement le clocher de la place centrale, vous devriez voir une erreur. Pourquoi ? Parce que cette même erreur existait sur la première horloge de Big Ben et qu’ils ont voulu reproduire, à l’identique, le clocher ici ! Alors vous avez trouvé ?


« Fun » fact #2 : Maria vient de La Paz mais elle a fui car elle avait trop peur d’être enterrée vivante. Elle avait une copine dont le père était maçon qui lui a confirmé ce qu’elle prenait pour une légende urbaine, les sacrifices humains à la Pachamama existent bel et bien en Bolivie. Je vous confère au précédent épisode si vous voulez savoir de quoi je parle.
Fun fact #3: il existe une rue hantée à Sucre. Lorsque deux hommes passèrent de nuit dans la Calleron de Santa Teresa, ils virent un bébé enveloppé dans un linge, abandonné sur le pavé et pleurant de tout son corps. En s’approchant, ils découvrirent le visage complètement déformé et horrible de ce petit être qui ressemblait au diable. L’un pris ses jambes à son cou et l’autre disparu à tout jamais. Depuis, il s’est passé énormément de choses étranges à tel point que les habitants de la rue décidèrent d’incruster entre les pavés des ossements de vaches formant une croix tous les 2 mètres pour protéger la rue. Apparement ça marche !


Petit stop ravito ! Et oui, on ne s’arrête jamais vraiment de manger. Mais pour notre défense, nous passons par hasard dans une rue où des petites dames vendaient des fruits que nous n’avions encore jamais vu et Maria insiste pour nous faire goûter. Moi, on m’a toujours dit que ça ne se faisait pas de refuser…


Ces énormes haricots sur les photos au dessus, c’est du Pacaï. Chaque graine est entouré d’une texture un peu cotonneuse sucrée et juteuse. Absolument délicieux, c’est un fruit un peu oublié mais qu’on trouve communément en Amérique Latine.


De même, l’Achacha ressemble à une petite prune mais se pèle comme un litchi et la chair du fruit est très duveteuse. Encore une incroyable découverte gustative ! Mais revenons en à nos moutons.
Fun fact #4: Des labyrinthes secrets foisonnent sous nos pieds. Des tunnels souterrains relient toutes les églises de la ville au grand couvent Santa Teresa. Mais ne vous y aventurez pas, on y trouve des cadavres de nourrissons abandonnés par les nonnes ! Il y a aussi des tunnels qui servaient d’échappatoire en cas de rébellion. Il fallait ramper sur plus de 4km dans la terre, la chaleur, éclairé seulement à la bougie pour pouvoir sortir de la ville. Autant vous dire il fallait en vouloir ! Nous, nous n’avons pas pu rester plus de 2 minutes …


Fun fact #5: Tu peux acheter des brisures d’hostie ou des petits gâteaux au couvent en procédant à l’ancienne. Tu sonnes la cloche 3 fois pour avertir les sœurs de ta présence puis, tu mets les sous dans le tourniquet en énonçant clairement ce que tu veux et … tada! Les brisures d’hostie, c’est considéré comme un snack ici. Ça change du Prince de Lu c’est sûr…


Fun fact #6: La feuille de coca se reçoit à deux mains jointes ou dans un chapeau mais jamais autrement car c’est la feuille sacrée qui représente la pachamama donc c’est impoli de la prendre à une main.
Fun fact #7: Une femme avec des gros mollets c’est sexy ici ! Ça sous entend qu’elle aime marcher et travailler, ce qui est un atout considérable en Bolivie. Et en même temps, c’est aussi la seule partie du corps qu’on voit sur les femmes ici car elles portent toutes des jupes traditionnelles jusqu’aux genoux.
Fun fact #8: Il existe tout un quartier où le nom des rues portent le nom de chats. Pourquoi ? Car c’est ici que se sont réunies toutes les veuves après avoir perdu leur mari au combat. Ayant toutes des chats pour animal de compagnie, les rues ont été rebaptisées en leur honneur !




Fun fact #9 et #10: Seuls les peuples des Andes du coin tissent des figures anthropomorphes pour représenter l’inframonde, toujours en noir et rouge. Il existe d’ailleurs deux diables en Bolivie: le Diable chrétien (mauvais, méchant, bref celui qu’on connaît) et le « diable » inca, dieu de l’abondance qui lui est bon !



Évidemment, Maria nous a raconté bien plus de choses mais je pense que ça fait assez d’histoires pour aujourd’hui. Nous ne pensions pas, en venant à Sucre, plonger au cœur des fondations historiques du pays. C’était tellement intéressant, instructif, curieux, bouleversant et même un peu effrayant parfois ! On ne regrette pas du tout s’être arrêté une petite semaine dans cette ville. Elle vaut la peine de s’y attarder.




En plus, on a eu la chance de faire cette visite en excellente compagnie. Nous nous sommes retrouvés avec Thomas et Bérangère, des compagnons de route croisés sur le lac Titicaca, au même moment à Sucre. Un petit couple adorable qui en plus connait bien notre région puisque Bérangère est stéphanoise !! Forcément, des gens biens…!

Beaucoup de talent et un soupçon de magie
On terminera notre séjour ici en allant voir le ballet « Origenes » au théâtre de la ville. C’est bien plus qu’un spectacle de danse traditionnelle. On aime bien assister à ce genre de show car c’est toujours un moment de partage culturel intense à travers l’art. La musique live et les chants nous transportent et les costumes traditionnels sont juste époustouflants de beauté. On est téléporté dans un conte, à la frontière avec le réel. Ça nous a tous donné des frissons. Un spectacle magnifique pour clôturer ce beau moment passé à Sucre.












Alors transportés ? Notre prochaine destination n’est pas des moindres. C’est la raison pour laquelle on nous a dit de nous rendre en Bolivie. Mais ça, vous le verrez au prochain épisode…!

Est-ce que l’erreur porte sur le chiffre 4 de l horloge qui n est pas écrit en chiffre romain ?
De belles rencontres et retrouvailles, et des souvenirs sont créés.
C’est exactement ça ! Bien vu 😁
Toujours aussi agréable à lire.
Le spectacle est dans la ville autant que dans la nature, parfois surprenant, toujours captivant
Christian