Alter Do Chão – Santarem – Manaus – Tabatinga
42h de bus ? Même pas peur !
Oui, oui. Vous avez bien lu le titre ! Nous avons passé près de deux jours dans un bus pour relier Atins à Alter Do Chão. Nous sommes partis de la côte Atlantique pour rejoindre l’Amazonie. Vous vous en doutez le voyage est long, trèèèès long mais on visite ainsi le Brésil, le vrai. Celui qui n’est pas touristique, hors des sentiers battus, en pleine cambrousse. C’est simple, nous sommes les seuls étrangers à bord du bus. On voit donc la brousse et la campagne brésilienne où quelques hameaux poussent en bord de route. Les rues sont souvent désertes. On s’arrête dans des restaurants de routiers pour déjeuner et diner.
À la nuit tombée, la route est de plus en plus sinueuse. C’est devenu de la piste. Le bus roule extrêmement vite compte tenu de la visibilité mais nous commençons à être habitués, en Amérique Latine, à ce type de conduite donc ça ne nous effraie pas plus que ça… Jusqu’au moment où les virages deviennent tellement secs et la conduite tellement violente qu’on est secoué de droite à gauche. On essaie de se concentrer sur le film qu’on regarde mais je vous avoue qu’on a eu la frousse pendant cette nuit-là. Le bus bougeait tellement que la trape d’aération s’est détachée du plafond violemment, passant à quelques centimètres de la tête de JB ! On n’avait vraiment jamais connu ça, même en collectivo. Finalement, nous sommes encore vivants au petit déjeuner, ouf !!! Il ne reste plus qu’un jour de voyage ponctué par un changement de bus (beaucoup moins confortable que le premier, youpi…) et la traversée d’un fleuve sur un bateau. C’est chouette, ça nous a permis de nous dégourdir les gambettes tout en ayant un avant-goût de la région amazonienne !
Comme un air de vacances…
Enfin arrivés à Santarem, nous apercevons pour la première fois le fleuve mythique Amazone. Mais on s’en approchera de plus près dans les jours qui suivent… En attendant, on file direction Alter Do Chão, petite ville à l’Ouest de Santarem sur les bords du Rio Tapajos, qui sent bon les vacances. En arrivant, on déguste un succulent poisson du coin et on file profiter de la plage. Un adorable monsieur nous propose de nous emmener sur la presqu’île d’en face à bord de son bateau de pêche et cela, par simple bonté d’âme. Alors on escalade le ponton puis nous montons à bord de sa maison sur l’eau.
Il nous dépose à la pointe de l’Ilha do Amor où la musique des bars de plage sonne fort, où les familles et les amis se réunissent autour d’un verre les pieds dans l’eau. Je n’avais d’ailleurs jamais vu des terrasses de bars avançant littéralement dans la mer ! Ils n’ont peur de rien ici !
A la recherche d’un peu plus de tranquillité et nous marchons à peine quelques mètres et là, plus personne. Nous sommes vraiment seuls sur cette plage qui parait appartenir à une île déserte. Le contraste est impressionnant. C’est à cet instant que je me suis rendue compte à quel point, nous les français, nous avons tendance à valoriser le calme et les endroits isolés alors qu’ici, au Brésil, on valorise le bruit, la musique et le monde, synonymes de joie et de fête. C’est en fait, juste une question culturelle et je ne l’avais jamais vraiment réalisé avant ce jour. Bref, en tant que bon français, nous nous éloignons donc de la foule et en profitons pour plonger une tête. L’eau est délicieusement chaude. On y reste jusqu’au coucher du soleil.
Le lendemain, nous prenons la direction du port de Santarem. La veille, notre négociateur hors paire, JB l’Embrouille, a réussi à obtenir une cabine à bon prix à bord du bateau direction Manaus. Nous voilà donc sur le pont, à observer de près l’Amazone, s’écoulant sous nos pieds, et ce, pour les 3 prochains jours à venir. En effet, Alter Do Chão était juste une étape. Notre véritable destination c’est l’Amazonie, la vraie !
Moussaillons, larguez les amarres !
L’arrivée à bord est déroutante pour nous. Nous entrons au milieu des camions de marchandises. On voit tous les marins s’affairer autour des cagettes de légumes et sacs de provisions. Certains portent des quantités astronomiques sur le dos. C’est une véritable fourmilière en bas, tandis qu’en haut les gens accrochent leur hamac sur le pont principal. La vie s’installe doucement. On nous sourit, il n’y a que nous comme touristes sur le bateau. On gagne notre cabine puis on sort sur le pont supérieur pour observer le chargement. Ça ne s’arrête pas, on se demande où ils trouvent encore de la place.
Après plus de 2h de retard, le bateau part enfin. Ça y est, nous voguons sur l’Amazone. C’est fou… On est tous les trois trop heureux de vivre cette douce expérience. Ces trois jours sont reposants et contemplatifs. Nous avons installé notre seul et unique hamac sur le pont supérieur et à tour de rôle, nous profitons de belles siestes avec vue sur le fleuve.
Les bords de l’Amazone sont d’ailleurs plein de surprises lorsqu’on prend le temps de les regarder. Nous avons pu observer un nombre incalculable d’oiseaux. Beaucoup de perruches vertes sont passées au dessus de nos têtes. Mais nous avons aussi eu la chance d’apercevoir des « botos » qu’on appelle plus communément dauphins roses ! Ce sont des animaux d’eau douce qu’on ne trouve que dans l’eau des rivières. D’une couleur rose pâle et pourvus d’une bosse sur le dessus de la tête, on les distingue bien des dauphins traditionnels. Les découvrir est une première pour nous trois ! Malheureusement, leur passage hors de l’eau est assez furtifs donc nous n’avons pas de photos à l’appui, il faudra nous croire sur parole !
On ne s’en doute pas mais il y a énormément de vie sur les rives du fleuve. Entre chaque grande ville, on croise des petites maisons montées sur pilotis, éparpillées ça et là et agrémentées d’un ponton flanqué d’une barque ou, au mieux, d’un petit bateau à moteur. Souvent, on voit les enfants se baigner dans le fleuve. Ils nous saluent de la main avec un grand sourire quand ils voient passer le bateau.
De temps à autre, un bateau plus petit nous accoste et il procède à des échanges de marchandises en plein milieu du fleuve. Notre bateau ne désemplit pas.
Les couchers de soleil sont fantastiques sur l’Amazone, nous n’en ratons aucun. Chaque soir, nous sommes au spectacle pour voir le ciel s’embraser.
À bord, nous rencontrons un couple d’agriculteurs brésiliens venus faire une conférence. Ils ont des idéaux diamétralement opposés aux nôtres mais malgré tout nous discutons de nos points de vue, de nos convictions. Ils nous invitent même à venir découvrir le Mato Grosso, leur région. Comme quoi, on peut accepter nos différences et échanger même si nous ne sommes pas d’accord…
Les trois jours sont passés à une vitesse folle. Contrairement au bus, nous avons vraiment apprécié voyager de cette manière. C’est très agréable de prendre le temps de contempler le paysage sous toutes ses lumières, dans les moindres détails. Surtout sur l’Amazone, on ne voit jamais deux fois la même chose. Nous avons guetté le jaguar mais il n’a pas daigné montrer ses moustaches… Tant pis, une raison de plus pour revenir sur ce fleuve mythique.
À l’approche de Manaus, nous nous asseyons près de la cabine du capitaine. Celui-ci vient nous voir pour nous dire de rester aux aguets car nous approchons de la « rencontre des eaux ». C’est la jonction entre le Rio Solimões et le Rio Negro. Le premier a une couleur ocre tandis que le deuxième a une couleur noire. C’est à ce point précis que le fleuve prend le nom d’Amazone. La particularité de ces deux affluents est que les eaux ne se mélangent pas à cause de leur différence de température, de vitesse et de densité. Et le résultat est assez unique à observer.
« Ça vous dit une pièce de théâtre ? »
Aux abords de Manaus, changement de décor radical. Adieu les petites rives sauvages et bonjour le gros port industriel. Nous sommes loin d’être les seuls à accoster ici. Un nombre incalculable de bateaux comme le nôtre séjournent dans le port. Mais on est prêt à découvrir cette ville aussi célèbre que le fleuve, cette ville porte d’entrée de l’Amazonie.
On sent en arrivant que Manaus bénéficie d’une gloire d’antan. Capital brésilienne du caoutchouc, son passé de ville industrielle se remarque en son centre historique avec ses beaux bâtiments notamment son théâtre au style européen. Théâtre assez atypique par sa situation autant que par sa conception car il se trouve aux portes de la jungle. Malgré son emplacement reculé, des troupes du monde entier venaient s’y produire. Ailleurs, la ville est comme laissée à l’abandon. L’atmosphère change à la tombée de la nuit. On nous conseille d’ailleurs de ne pas nous déplacer à pied. Bon…
On profite tout de même de Manaus et comme à notre habitude, on va tester les spécialités culinaires. On découvre le sandwich au tucuma, à la banane et au fromage. Le tucuma est une sorte de croisement entre un fruit et une courge. C’est très étrange et mais c’est bon ! Évidemment, on teste tous les jus de fruits possibles et imaginables. Alors si un jour vous allez dans la région, voici notre classement des jus de fruits exotiques qu’on ne connaît pas! :
Après, il y a aussi les fruits exotiques qu’on connait. N’hésitez donc pas à vous gaver de jus de fruits de la passion, de citron, de goyave et d’ananas. Surtout si comme moi, vous n’aimez pas l’ananas d’habitude, goutez le ici, ça n’a rien à voir !!
Le soir, JB a eu la bonne idée de regarder la programmation du théâtre et il s’avère qu’il y a une pièce gratuite ouverte à tous. Banco ! Nous allons découvrir l’intérieur de ce beau bâtiment au style architectural de la renaissance. Fun fact : la France a été une source d’inspiration pour la peinture du plafond du théâtre puisqu’elle représente la Tour Eiffel vue par dessous.
La pièce reprend Don Quichotte et une autre œuvre en faisant des deux un mix plutôt humoristique et moderne où les deux auteurs interviennent à plusieurs reprises. Bon, déjà qu’on ne maîtrise pas à merveille l’espagnol, je ne vous parle pas du portugais. On n’a donc pas vraiment tout compris. Cela dit, ça ne nous a pas empêché de passer un bon moment en admirant costumes et danses.
À la sortie, nous allons goûter à la fameuse glace à l’açaï, hyper populaire au Brésil. Ici, il y a des petits stands qui en serve comme parfum de base et on rajoute plein de toppings de notre choix : copeaux de coco, chocolat, etc… C’est une réussite pour nous 3. Impossible de vous retranscrire le goût de cette petite baie qui ressemble à un fruit rouge, à part que c’est à la fois acidulé et sucré. On valide ! Puis retour à l’hostel pour préparer nos sacs pour notre excursion de 3 jours dans la jungle. L’auberge de jeunesse Hostel Manaus nous met d’ailleurs dans l’ambiance avec sa déco jungle et ses animaux sculptés. C’est à son agence qu’on s’est adressé pour notre périple dans la jungle et ils ont été aux petits soins.
Jour 1 dans la jungle : Sauvons les piranhas !
Le chauffeur vient nous chercher assez tôt ce matin. Il faut dire qu’il y a pas mal de route avant de prendre le bateau qui nous emmènera à notre premier logement dans la jungle. On découvre notre groupe, 5 amis italiens qui partent chaque année en vacances. Ils ont autour de 40 ans et font ça depuis qu’ils se connaissent, donc depuis la fac. Je trouve ça génial !
Notre chauffeur est très sympa et nous fait la conversation pendant les quelques heures de trajet. C’est pas la grande forme dans l’équipe. Moi je « comate » à moitié à l’arrière du véhicule et JB commence à tomber malade. Heureusement Juju l’invincible est d’attaque pour nous défendre si on rencontre un jaguar.
Enfin arrivé au bord du fleuve, on aperçoit deux petites barques au loin. C’est notre transport jusqu’au lodge perdu en pleine forêt. Il fait une chaleur caniculaire mais l’expérience est trop extraordinaire pour qu’on n’en profite pas (même si on se crame les fesses !)
Après une heure à sillonner dans les différents bras du fleuve, à passer au milieu de cette forêt aux pieds dans l’eau, le ponton de notre hébergement apparaît. Et quel lieu incroyable ! On ne s’attendait pas à autant de luxe. Le lodge est parfaitement implanté dans la jungle. Les dortoirs sont hyper confortables. Et cerise sur le gâteau, on peut même faire un petit plouf dans le fleuve depuis le ponton.
On laisse notre JB se reposer et avec Juju on va profiter du ponton. Je plonge tête première dans l’eau pour me rafraîchir tandis que Ju préfère lézarder à l’ombre, en attendant la confirmation qu’il n’y a pas de piranhas tueurs ici… Aucune bête dangereuse dans le coin, pas même un moustique. C’est en parti pour cette raison que nous avons choisi cette partie de la jungle. Le PH de l’eau fait que les moustiques ne peuvent pas pondre ici. Un petit coin de paradis!
Après avoir déjeuner, on part pêcher le piranha. À bord de notre petite barque, le guide nous tend un morceau de bois autour duquel un fil est enroulé. C’est notre canne à pêche! Après avoir accosté dans un petit coin, il nous donne toutes les instructions pour pêcher un maximum de piranhas. Figurez vous que c’est plus compliqué que ça en a l’air. On n’est d’ailleurs pas très efficace. Je dois avouer que l’idée de pêcher un poisson ne m’enchantait guère alors j’ai discrètement fait exprès de laisser tomber plusieurs appâts. Une réussite pourtant dans notre équipe: Juju ! C’est le seul d’entre nous qui pêcha un piranha même si comme moi, il aurait voulu le laisser repartir. Mais bon, le deal était : on mange ce que l’on pêche. Un piranha pour 8, ça va être léger. heureusement le guide, lui, enchaîne les poissons comme s’il se servait dans un rayon de supermarché. On ne crèvera donc pas de faim ce soir. C’est au coucher du soleil que nous rentrons au lodge.
Au dîner, on goûte à notre butin. Nous ne sommes pas très emballés. La chair est sèche et dure. Non vraiment, on va les laisser dans l’eau ces petites bêtes là! Après manger, le guide nous propose d’aller observer les alligators, à bord du bateau. Alors que la petite barque longe la côte, c’est seulement à la lumière de sa lampe torche de pro que de petits yeux apparaissent au loin. C’est comme ça qu’on les repère les alligators dans le noir. Malheureusement, le temps que la barque arrive, ils se sont déjà volatilisés. Faut dire qu’avec notre moteur assourdissant, nous ne sommes pas très discrets. La pépite de cette sortie : c’est une petite chouette perchée en haut de son arbre. La pauvre, elle doit être aveugle à l’heure qu’il est, à cause de la lumière intense de la lampe torche qu’elle s’est prise en pleine tronche ! Juju est tout de même aux anges d’avoir pu observer d’aussi près son animal fétiche. C’est vrai qu’elle était mignonne cette pauvre petite chouette. La balade se termine sur cette rencontre et nous partons tous nous coucher.
Jour 2 dans la jungle : on s’entraîne pour Koh Lanta
Aujourd’hui, nous nous levons aux aurores pour profiter du lever du soleil. Nous prenons la barque et naviguons paisiblement quelques temps jusqu’au spot parfait pour admirer notre boule de feu préféré embraser le ciel. Et quel spectacle ! Le bleu de la nuit a laissé soudainement place à de superbes nuances rouges orangées, transformant le paysage en ombres chinoises. C’est comme si la nature peignait un tableau en direct devant nos yeux, rajoutant des ombres et de la lumière au fur et à mesure des minutes. Un moment incroyable, paisible par son intensité. Je vous préviens, il n’y au aucune retouche sur les photos que vous allez voir ci-dessous (comme sur toutes les photos du blog d’ailleurs soit dit en passant). âmes sensibles s’abstenir, les photos sont d’une beauté mortelle !
Vous êtes toujours en vie? Parfait ! Continuons 🙂
De retour au lodge et après avoir englouti notre petit déjeuner, c’est parti pour l’aventure, la vraie : nous allons randonner dans la jungle ! Nous reprenons la barque direction un coin reculé et en avant pour quelques heures de marche jusqu’au camp où nous dormirons cette nuit. En chemin, le guide nous incite à être silencieux car la forêt regorge de petites bestioles à observer. On se fait donc tout petit et on ouvre grand les yeux. Le guide ouvre la marche, machette en main, « au cas où » dit-il…
La forêt en soi est très différente de la jungle que nous avons connu au Mexique ou au Costa Rica. Beaucoup plus concentrée, c’est aussi davantage le bazar. Tout part dans tous les sens. Nous sommes obligés de marcher sur un chemin bien précis et surtout ne pas déroger à cette règle car on se perd avec une facilité déconcertante ici. D’ailleurs, le guide nous raconte qu’au tout début de sa carrière, il avait 19 ans, il était parti avec une touriste dans la jungle. Ils avaient essayé de suivre la trace d’un jaguar pour espérer l’apercevoir mais ils se sont perdus et ont mis 3 jours à retrouver leur chemin ! Si on pouvait éviter de renouveler l’expérience, ce serait top !
La forêt amazonienne de ce côté là est tellement dense qu’elle n’est pas connue pour être le lieu de prédilection pour observer des animaux. Alors on a énormément de chance quand on voit sauter d’arbres en arbres, un petit gang de singes capucins. Après s’être observés mutuellement, chacun continue son chemin à travers les lianes et les branches tombantes. Notre guide nous fait remarquer les traces du passage du jaguar: une belle empreinte et un arbre qui lui a servi de grattoir. Imaginez la taille de la bête qui a des « patounes » aussi énormes! Dusty (notre chat) x10 !
Nous arrivons enfin au camp. Il y a déjà des bâches tirées pour créer plusieurs espaces au sec et un coin « salle à manger » avec plusieurs bancs autour du foyer éteint. Un peu plus loin, une petite rivière coule : c’est notre salle de bain ! Il y a même un coin cuisine où s’affairent d’ailleurs nos guides (car nous partons toujours avec 2 guides pour des raisons de sécurité). Hop, ils chopent un bout d’écorce et en deux coups de machettes en font des assiettes. Ils feront de même avec les cuillères. Leur précision est hallucinante. Pendant qu’ils s’occupent du repas, nous partons tous à la douche. Notre guide nous présente un savon naturel en mélangeant un peu de terre avec de l’eau de la rivière. Effectivement, on s’en tartine et ça fait bien le taff ! L’eau est fraîche mais c’est tout ce dont on rêve avec la chaleur humide qui persiste dans la forêt. Laissez moi vous faire faire un petit tour !
« À taaaaaable ! »
Après manger, on installe les hamacs pour faire une petite sieste. C’est étrangement calme. La forêt nous berce avec quelques chants d’oiseaux. Reposés, nous partons en balade une nouvelle fois. On apprend à connaître un peu plus la jungle en suivant les conseils de notre guide. Il nous montre comment tendre un piège pour attraper de petits animaux comme des lapins. Bon, on a rien retenu… C’était beaucoup plus compliqué que ça en avait l’air.
Il nous montre aussi plusieurs plantes. Une fleur dont le pistil produit une sorte de super glue. Une plante ultra solide qui permet aux tribus indigènes de confectionner des vêtements et des habitations.
Le plus impressionnant, c’est le rituel des fourmis balle de fusil. Le guide gratte le tronc d’un arbre et au bout de quelques secondes, d’énormes fourmis remontent. Je n’exagère absolument pas quand je vous dis qu’elles faisaient la taille de mon petit doigt! Les tribus indigènes ont un rituel assez particulier pour célébrer un mariage. Pour que l’homme prouve à sa femme qu’il n’est plus un garçon mais bien un homme, il doit mettre sa main dans un gant rempli de fourmis balle de fusil et tenir 5 minutes. S’il réussit, il peut alors se marier. Pour vous imaginer la douleur, le nom de la fourmi est significatif. Une seule morsure de sa part équivaut à la douleur d’une balle te traversant le corps. Puis pendant plusieurs heures, s’en suivent suées, fièvre et tutti quanti… Ça donne envie de se marier hein?
On se contentera de bien éviter ce tronc d’arbre et de rentrer paisiblement au camp. Au coin du feu, notre guide nous apprend à tisser des feuilles pour réaliser tout un tas de choses. Avec ses conseils, j’ai réussi à faire un arc !
La nuit tombe progressivement et nous regagnons notre hamac. Les lucioles illuminent la forêt de leur doux scintillement. On entend la jungle qui se réveille. La différence est nette avec cette après-midi. Les animaux vivent la nuit et ils en font du bruit ! On ne s’attendait pas à entendre autant de cris différents en continu. Au loin, on pense reconnaître le grognement des singes hurleurs. Et c’est dans ce vacarme qu’on s’endort… ou presque! JB qui avait une petite envie pressante est tombé sur une jolie copine en route. En ce qui me concerne, les toilettes ça attendra demain matin !
Jour 3 dans la jungle : retour au lodge
Le lendemain, c’est la lumière du soleil qui nous réveille. Nous avons tous les trois plutôt bien dormi dans nos hamacs, ce qui n’est pas le cas de nos copains italiens. La dernière journée est plutôt cool. Nous partons de la jungle à pied direction le bateau pour rentrer au lodge. Juste le temps de faire « plouf » pour Juju. Il a de la chance que les piranhas ne soient pas rancuniers. Cette fois-ci, c’est moi qui l’observe du ponton. On mange un bout pour la dernière fois au milieu de cette jungle luxuriante et c’est parti pour le long trajet retour.
JB prend son avion depuis Manaus direction Rio avant de repartir en France. C’est donc sur cette belle expérience que l’on se quitte. On a tous les trois adoré ce séjour dans la jungle même si on l’espérait un peu plus « roots ». La prochaine fois, on prendra la formule « Koh Lanta » ! Je vous ai concocté une petite vidéo qui je l’espère sera représentative de la douceur de notre séjour.
Plus généralement, ce mois avec JB a été plein de belles surprises. Sans lui, nous n’aurions jamais mis les pieds au Brésil et découvert cette culture intense et accueillante. Merci à toi petit JB d’avoir partagé une partie de notre aventure et de l’avoir enrichie par ta présence. On sait qu’on se revoit vite 🙂
Mode bateau activé
Quant à nous, c’est à nouveau un bateau qui nous attend. Cette fois-ci la traversée durera 6 jours puisque nous partons de Manaus pour rejoindre Tabatinga et sa triple frontière. Ça peut vous paraître long 6 jours mais on a tellement aimé l’expérience des 3 jours passés sur le premier bateau qu’une durée plus longue ne nous effraie pas vraiment. Et puis faut dire aussi qu’on est K.O. ! On a besoin de repos et ce mode de transport tombe à pic.
Sur le bateau, on retrouve l’animation du chargement et déchargement ponctuée de moments calmes à contempler l’horizon. L’amazone nous fascine toujours autant et Ju trouve même la force de se lever aux aurores pour aller voir le lever du soleil tous les jours. J’avoue avoir fait la flemmarde de ce côté-là.
On ne se lasse pas de contempler ce paysage qu’on connait pourtant un peu mais qu’on trouve, à chaque fois, différent. Ce tronçon a l’air plus sauvage, plus « abandonné ». On y rencontre moins de petites villes qu’entre Santarem et Manaus, mais plutôt des villages, souvent déserts. Une brume constante apporte vraiment un côté mystérieux presque mystique, c’est fascinant.
Différence avec notre première traversée, nous ne sommes pas les seuls touristes à bord ! Nous rencontrons Léa et Quentin, un couple en voyage en sac à dos en Amérique Latine et Nicolas, qui vivait en Guyanne et s’offrait un petit voyage avant de retourner vivre en France. Trop cool, des français! Durant 6 jours, on a bien le temps de discuter et d’apprendre à se connaître. Nicolas nous apprend à repérer les oiseaux du coin qu’il connaît bien. Léa et Quentin nous parlent de leurs voyages passés et nous donnent leur retour d’expérience qui nous servira bien par la suite. Et surtout surtout, on se retrouve tous les soirs pour le traditionnel jeu de carte ! Quel plaisir d’avoir réussi à créer cette petite routine qui dynamise nos journées.
Les gens du bateau sont tout aussi adorables. Entre sourires et petites discussions du quotidien. J’en viens même à (presque) adopter un petit garçon !
Petite anecdote sur la fois où le bateau a faillit partir sans nous. Lors d’une escale dans un petit bled, on descend et vadrouille dans le village. Le personnel du bateau nous dit qu’il y en a pour 2h alors on a le temps. Chose improbable, on assiste même à une compétition d’art martiaux de jeunes du coin. On en profite pour faire le plein de choses gourmandes car la cantine sur le bateau c’est un peu tous les jours la même chose… On croise d’ailleurs un des cantiniers qui sort de chez coiffeur. Après l’avoir complimenter, il nous dit qu’on a encore le temps de se balader. On en profite donc pour se dégourdir les jambes un peu plus. Sauf qu’au fin fond du village, on entend retentir la sirène du bateau. Oups, je crois qu’il faut y aller. Les regards insistants des gens du village nous font comprendre qu’on est peut être en retard. Le deuxième coup de sirène nous le confirme. On se met à courir quand on voit le bateau s’éloigner tout doucement du quai. On enclenche la 5ème et courons de toutes nos forces. La plupart des gens sur le bateau ont le sourire ou rigole mais quelques employés nous font un accueil glacial car nous les retardons… On essaie de leur expliquer dans notre portugais bancal qu’on croyait avoir le temps mais ils ne veulent rien entendre.
On a retenu la leçon, au prochain arrêt, nous sommes seulement descendus pour aller boire une bière au bar d’en face ! Ainsi nous pouvions observer le déchargement faramineux à dos d’hommes sur des terrains glissants et en pente… Tout en gardant un oeil sur le bateau !
Après 6 jours et plusieurs heures de retard, nous arrivons à Tabatinga dans la nuit. On fête notre arrivée autour d’une caïpirhina, la dernière du voyage! Puis nous décidons, avec l’accord de l’équipage, de tous passer une dernière nuit sur le bateau pour pouvoir passer la frontière en journée. C’est donc le lendemain matin que nous disons nos aurevoirs à Quentin et Léa qui s’en vont passer la frontière colombienne. Quant à nous, on reste avec Nicolas qui passe aussi la frontière direction le Pérou !
🇧🇷 Bilan du Brésil
C’est ainsi que nous terminons notre mois au Brésil, pays pas du tout prévu sur l’itinéraire mais qui s’est rajouté grâce à JB. C’est vraiment un pays qui ne nous a pas laissé indifférent. On est très content d’avoir pu découvrir sa culture, pleine de soleil et de vie.
On a adoré:
– les jus de fruits frais à tout moment de la journée et découvrir de nouveaux fruits
– la richesse culturelle du pays, haute en couleur à l’image de ses habitants et hyper variée en fonction de la région
– l’acceuil des brésiliens : ils ne font pas défaut à leur réputation, la chaleur est dans le soleil et leurs sourires
– le trek dans les Dunes de Lençois : juste incroyable. Un de nos coups de coeur du voyage
– s’adonner à la contemplation à bord d’un bateau sur les rives de l’Amazone
– découvrir la forêt amazonienne comme on se l’imagine dans les livres
– la beauté et l’effervescence de Rio de Janeiro
– faire de la capoeira, enfin essayer !
– voyager à 3 : merci JB 💛
On a moins aimé:
– la dure réalité d’une partie de la population, vivant de misère et de mendicité
– l’insécurité dans les grandes villes, due à cette pauvreté
– la gastronomie pas vraiment variée
– la difficulté d’obtenir des infos concernant les transports
– ne pas pouvoir communiquer comme on le souhaitait : on a rencontré peu de brésiliens parlants espagnol et malheureusement, le portugais n’est pas facile à comprendre !
Ho, le bateau nous attend… Je vous laisse, le pays des lamas nous appelle ! À bientôt 😉
Où que vous soyez à Noël….. passez de bonnes fêtes….. de notre campagne, on pense fort à vous…. Et vive les voyages Big bisous
Un voyage toujours aussi passionnant ponctué de rencontres improbables et d’anecdotes surprenantes.
Et que dire des photos sinon qu’elles accentuent le rêve.
Christian
Toujours aussi époustouflant. Merci aussi au photographe 🤩impatiente de lire la suite…